Un crime sans importance - Irène Frain

 


 

Une dame de 67 ans meurt deux semaines après avoir été violemment agressée dans son pavillon d'une banlieue. Le récit d'Irène Frain commence par l'enterrement, une description distanciée des événements, ou plutôt de ce que l'on en sait ou pense savoir, jusqu'à ce qu'elle révèle que cette dame, c'était Denise, sa sœur aînée (et marraine), sa sœur chérie qui a longtemps été son modèle, son ange gardien, sa protectrice et la personne de qui elle était là plus proche dans sa famille. 


A partir de là, le ton se fait beaucoup plus intime mais aussi douloureux, rageur et impatient d'une justice qui laisse traîner l'affaire, et donc la possibilité de découvrir ce qui s'est passé. Une sœur qui est une "personne sans importance" en somme ; une victime de plus dans la très longue liste des "agressions du quotidien" qui ne passionne ni les médias ni le public. 

 

Tout en pointant les disfonctionnement du système, l'auteur s'interroge sur les raisons qui ont conduit à l'éloignement avec Denise.


Je lis peu de textes de cette veine et si été agréablement surprise par le style, le rythme et la forme de ce récit, ce qui est probablement aussi dû à la proximité réelle entre l'auteur et son personnage. 


Merci à Raphaël qui m'a offert ce livre.


(éd. Seuil, 2020)

Commentaires

niki a dit…
je connais irene frain pour des romans autres que thrillers - celui-ci me tenterait bien si je n'avais pas décidé d'être raisonnable et de lire les livres qui sont dans ma pal (ce n'est pas une résolution de nouvel an, cela fait un petit temps déjà que j'ai pris cette décision)
Anonyme a dit…
Niki: merci pour ton mot. Ce n'est pas un thriller mais c'est intéressant. Lequels de ses romans as-tu lu?
Cecile a dit…
Je suis contente que cela vous ait plu parce que je l'ai dans ma PAL numérique. Il me tente beaucoup.
lewerentz a dit…
Cécile : bonne lecture, alors!
Tania a dit…
A travers cette histoire de deuil que tant de facteurs rendent impossible, Irène Frain fait un constat impitoyable sur la dérive bureaucratique de la justice et l'abandon des victimes et de leur famille, sur les ravages des zones commerciales. C'est d'une terrible tristesse bien que le récit parte d'abord de sa colère.

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