Solovki - Claudio Giunta
source: site éditeur |
Excellent roman ! Un roman "policier" (il faut le dire vite même si c'est dans ce genre que l'a classé ma bibliothèque et qu'on le trouve en librairie). Un roman, disais-je, original, au rythme lent mais prenant, qui oscille entre la chaleur et la douceur italienne, et le froid et le mordant des îles Solovki (dans la mer Blanche). En même temps une critique et une analyse socio-économico-politique de l'Italie d'aujourdhui (en particulier du journalisme), et une analyse socio-historico-anthropologique des Solovki. Et religieuse, cette fois pour les deux pays. J'ai beaucoup aimé le style, le récit à la première personne, le ton du journaliste Alessandro Capace qui se lance dans l’enquête de la disparition de trois Italiens partis pour quelques mois faire du bénévolat pour la restauration du monastère de l'île. Monastère qui est "célèbre" pour avoir été pendant des années un goulag russe.
- Écoutez, je comprends très bien pourquoi ce truc vous intéresse. Et je sais très bien que l'enquête et le portrait de mon fils n'ont rien à voir là-dedans. Je lis les journaux moi aussi, j'aime les faits divers. Et on est face à une histoire parfaite pour les faits divers, non ? Évidemment, moi, je ne peux pas l'apprécier parce qu'elle implique mon fils, mais pour vous, qu'est-ce que ça change ? Vous êtes encore jeune, vous voulez faire carrière, et vous avez là une belle opportunité, un bon moyen pour sortir du lot, pour percer.
J'ai essayé de parler mais elle m'a arrêté d'un geste de la main.
le monastère de Solovki - source: noblesseetroyautes.com |
source: littera43.it |
La traduction me semble donc bonne et à saluer. Vivement recommandé !
Claudio Giunta (né en 1947 à Turin) enseigne la littérature à l'université de Trento; il est spécialiste de littérature médiévale. Ses publications sont diverses, fiction et non-fiction, en plus de ses collaborations avec différents quotidiens. Solovki, son premier roman, a reçu le prix Kihlgren.
Si vous vous intéressez à l'histoire de l'île et au passé de son monastère, je vous renvoie au billet de Cécile sur La bibliothèque perdue.
(Ed. du Masque, traduit de l'italien par Marc Lesage, 305 pp.)
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