La nymphe endormie - Ilaria Tuti
Le rêve ou nymphe endormie, huile sur toile de J.-J. Henner, v. 1896-1900 / source: musée Henner |
Décidément, il semble que je ne sois pas très chanceuse des dernières temps avec la lecture d'un second ouvrage d'un auteur que j'avais beaucoup aimé. Après la petite déception avec Le disparu de Larvik de Jorn Lier Horst, j'ai encore nettement plus déchanté avec le deuxième roman d'Ilaria Tuti dont j'avais pourtant beaucoup aimé Sur le toit de l'enfer à la fin de l'année passée. Pourtant, ça avait très bien commencé.
La découverte d'un tableau perdu mène la commissaire Teresa Battaglia et son équipe sur la piste d'un meurtre commis en 1945 dans le Val Resia, une vallée alpine tout au Nord-Est de l'Italie. Car si ce tableau d'une jeune femme subjugue tous ceux qui le regarde, la police scientifique met à jour son secret : il a été peint avec le sang de quelqu'un qui était encore vivant; son modèle ? Alessio Andrian, son auteur est toujours en vie mais refuse de marcher et de parler depuis plus de septante ans. Après avoir peint "La nymphe endormie", "il a décidé de mourir vivant. C'est une tombe qui respire". (p. 35) Pourquoi ? Que s'est-il passé au sortir de la guerre ?
Comme je l'écrivais plus haut, ce gros pavé de 605 pages a été une déception et, à la moitié, j'ai franchement commencé à ronger mon frein, lassée par beaucoup de longueurs et une enquête plutôt alambique et pas très réaliste. C'est fort dommage, car j'étais contente de retrouver la commissaire Battaglia qui se bat toujours contre son Alzheimer qui envie de plus en plus sa vie. Mais même dans la psychologie de ses personnages, j'ai trouvé que l'auteur un faisait trop, comme si, grisée par le succès justifié de son premier roman, elle avait voulu mettre toutes les idées qui lui venaient dans celui-ci. Sauf que, à mon avis, la sauce ne prend pas vraiment.
Dommage.
(éd. Robert Laffont, coll. La bête noire, Ninfa dormiente traduit de l'italien par Johan-Frédérik Hel Guedj, 605 pp., 2019)
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