Thornhill - Pam Smy
1982, Thornhill, un ancien orphelinat pour filles, vit ses dernières heures. C'est là que Mary, qui souffre de mutisme sélectif, vit depuis des années. Mary qui tremble encore plus depuis le retour d'elle. Elle, qui, une fois de plus, a été rejetée par la famille qui l'avait adoptée. Elle, la jolie fille que toutes les autres adorent qui est la meneuse. Elle qui ne supporte pas de voir que Mary endure chaque jour ou presque ses humiliations sans jamais réagir ni se révolter. Mary se réfugie dans sa chambre dès qu'elle le peut pour lire, tenir son journal et surtout fabriquer de petites figurines mi-marionnettes, mi-poupées. Sa seule amie est Kathleen, la cuisinière de l'institution.
2017, Thornhill n'est plus qu'une ruine abandonnée qui devrait bientôt être rasée pour faire place à un projet immobilier intergénérationnel. Dans la maison d'en face, Ella, orpheline de mère, vient d'emménager avec son père qui est souvent absent. Un jour, elle voit la silhouette d'une fille de son âge à une fenêtre de Thornhill.
Ce livre mêle prose (pour Mary à travers son journal) et graphisme uniquement (pour Ella). C'est un roman sombre, dur, inquiétant. Deux styles qui se répondent et se complètent parfaitement.
Même si l'histoire m'a remémoré quelques souvenirs douloureux, ayant moi-même subit ce même genre de rabaissements et moqueries perpétuels pendant quelques années, j'ai beaucoup aimé. Plus de 500 pages avalées en deux jours, immergée dans un récits qui flirte avec le gothique, le mystérieux. Cerises sur le gâteau : la fin est très réussie et le livre en lui-même est très beau avec sa couverture épaisse et ses tranches de pages noires.
Je recommande vivement !
L'éditeur, sur la page dédié au roman, présente un teaser et une petite vidéo sur l'auteur.
(éd. Le Rouergue, traduit par Julia Kerninon, 544 pp., 10.2019)
Commentaires
Moka: oui, rien que le livre est beau !