L'île au secret - Ragnar Jónasson

source: wikipedia

Quatre amis se retrouvent sur une île sauvage pour un week-end, dix ans après un événement qui les a tous profondément marqués mais les a aussi certainement éloignés. Mais au petit matin du second jour, les retrouvailles tournent à nouveau au drame après la chute mortelle de l'un d'eux.
Dépêchée sur les lieux, l'inspectrice Hulda Hermannsdóttir ne compte pas ses heures pour résoudre cette affaire qui, bien évidemment, a un lien avec les secrets du passé.

Il y a quelques semaines, j'ai lu Vík, la dernière traduction de l'autre série de Ragnar Jónasson, celle avec le jeune policier Ari Thor. Je ne l'ai pas chroniqué ici car, je l'avoue ça a été une grosse déception. Comme l'année passée, j'avais adoré La dame de Reykjavík, son autre série avec Hulda Hermannsdóttir, son inspectrice veuve et proche de la retraite, je n'ai pas trop hésité à me lancer dans cette seconde enquête qui se déroule quinze ans avant la première. Bonne pioche car j'ai bien apprécié cette nouvelle intrigue et surtout le plaisir de retrouver son héroïne - même si son caractère, ses états d'âme, sont moins mis en avant dans ce roman. Veuve et célibataire depuis huit ans, elle ne fait pas vraiment d'efforts pour cultiver ses relations ou en créer de nouvelles. Sa mère est morte depuis peu et Hulda veut maintenant partir à la recherche de son père biologique qu'elle n'a jamais connu; un soldat américain à qui sa mère n'a jamais annoncé sa grossesse et qui est sorti de sa vie quasiment aussi vite qu'il y est entré. 
Si vous ne connaissez pas encore Hulda, je vous invite vraiment à commencer par le premier volume de la série.

L'intrigue, avec un petit côté Dix petits nègres, est plus classique, moins ancrée dans un contexte socioculturel de l'Islande contemporaine, mais se lit avec plaisir et réserve quelques surprises.

- Alors, vous pensez quoi d'Ellidaey ? demanda Benedikt en s'affalant sur le canapé. C'est un autre monde, non ? Sans personne  àla ronde. Tout peut arriver. Il n'y a que nous et la nature ! Nous et la mer. Même si on le voulait, on ne pourrait pas s'échapper, en tout cas pas dans l'immédiat. Faire venir un bateau prend des heures... Ce soir, cette nuit, nous sommes les otages de l'île...
Il s'interrompit.
- Et rien de ce qui s'y passera ne sortira d'ici..., ajouta-t-il.
Il jeta un coup d’œil à Alexandra. Elle comprit à quoi il pensait et piqua un fard avant de détourner le regard, s'efforçant de ne pas croiser celui de Dagur.
- Personne ne sait rien, c'est bien le problème, intervint Klara, pensive
. (p. 174)

(éd. La Martinière, traduit de la version anglaise d'après l'islandais par Ombeline Marchon, 352 pp., 2020)

Commentaires

maggie a dit…
Rien lu de cet auteur mais il m'attire moins que les autres ( j'ai peur de son manque d'originalité...)
lewerentz a dit…
Maggie : pour découvrir l'auteur, je te conseille en effet plutôt le précédent ("La dame...") ou "Snjor" de son autre série.
Bonheur du Jour a dit…
Ah, alors je le lirai. J'ai été déçue aussi par l'autre série.
Bonne journée.

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