La douce indifférence du monde - Peter Stamm

source: NZZ am Sonntag

Au printemps dernier, j'avais repéré la publication originale (en allemand, donc) de ce nouveau roman de Peter Stamm, un auteur que j'adore... à tel point que j'avais hésité à tenter une lecture en v.o. Avant de me raviser, car la traduction française est toujours excellente et j'avais envie de pouvoir savourer pleinement l'écriture tellement belle de Peter Stamm, tout en sachant rester simple.

Mais inutile de vous dire que samedi passé, lorsque je suis passée à ma librairie et vu la traduction, je n'ai même pas relu le résumé, je l'ai pris sans réfléchir. Bien m'en pris, car, une fois de plus, j'ai beaucoup aimé ce nouveau roman.
Je vous raconte ?

Le narrateur donne rendez-vous à Lena, une jeune actrice, au cimetière de Stockholm [désolée pour cette digression mais je ne peux m'empêcher de vous le dire : c'est un des deux plus beaux endroits où je suis allée, un bijou des architectes Asplund et Lewerentz. La description de Stamm est d'ailleurs très réussie; je m'y suis revue]. Lena lui rappelle Magdalena, une comédienne qu'il a aimé, des années plus tôt. C'est leur vie commune qu'il veut raconter à la jeune femme, persuadé que Chris, son ami, est son double. En fait lui-même, comme si un dérèglement temporel lui avait permis de se dédoubler et (re)vivre deux moments de sa vie en parallèle.

A force de pouvoir prédire ce qui va arriver à Chris et Lena - mais cela sera passera-t-il toujours comme il l'annonce ? -, les frontières finissent par se brouiller, les limites vacillent. Un court roman composé de trente-sept chapitres qui explore le thème du double, du doppelgänger, mais aussi de l'identité, de l'amour, de la limite entre fiction et réalité.

Un roman qui m'a plu, mais pas autant que ses précédents que j'ai lu, je l'avoue. Je crois bien que le brouillage des frontières est tellement réussi qu'il a parfois un peu brouillé mon esprit qui avait plus envie de glisser vers le sommeil lorsque je poursuivais ma lecture le soir avant de m'endormir.

Je vous le recommande et surtout, je vous en prie, si vous ne connaissez pas encore Stamm : découvrez-le; c'est un auteur magnifique !

(éd. Christian Bourgois, Die sanfte Gleichgültigkeit der Welt traduit par Pierre Deshusses, 137 pp., 2018)

Commentaires

keisha a dit…
Je connais le nom de l'auteur, mais jamais lu
(heu lewerentz c'est un architecte?)
Moka a dit…
Je ne connais pas ce titre (doux amer) et encore moins l'auteur...
lewerentz a dit…
Moka: essaie !

Keisha: essaie aussi. Et oui, Sigurd Lewerentz est un architecte suédois que j'aime beaucoup. Etant moi-même architecte... ;-)
Cecile a dit…
Moi aussi, je l'ai repéré dans les partutions de Christian Bourgois :) Je me suis acheté Agnes sur vos conseils, mais en allemand. Je l'ai commencé et pour l'instant c'est très abordable au niveau du vocabulaire et du style. Je dis cela alors que pour l'instant j'ai abandonné sa lecture à cause du travail mais je vais attendre pour lire celui-là, d'avoir fini Agnes, pour savoir si je le lis en allemand ou pas. Ce que vous dites fait que je le lirai sûrement, même avec vos bémols.
Cristie a dit…
Merci pour la découverte !
Gwenaelle a dit…
Je commente un peu tard, vu la date de ton billet... Tu me donnes envie de découvrir cet auteur. Ça tombe bien, ma médiathèque a deux romans de lui! Je vais commencer par là...

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