Des cornflakes dans le porridge. Un Américain chez les Anglais - Bill Bryson
source: payot-rivages.net |
En 1994, avant de rentrer aux États-Unis après avoir passer la quasi totalité de sa vie d'adulte en Angleterre, s'y être marié et avoir fondé une famille, l'Américain Bill Bryson décide de faire un (dernier ?) tour de Grande-Bretagne, sac au dos et avec les transports publics. Et c'est parti, pour le plus grand plaisir du lecteur - du moins, je n'ai pas boudé le mien ! -, pour une virée très drôle au gré de petites et grandes villes anglaises, galloises et écossaises. Un voyage à la fois nostalgique pour Bryson (il revisite plusieurs lieux où il a vécu), un constat de la situation sociologique / économique / sanitaire / éducationnelle / culturelle / culinaire / architecturale de la Grande-Bretagne. On rit souvent, comme par exemple lorsqu'il dit que les Britanniques auraient fait de meilleurs Soviétiques que les Russes, ou lorsqu'il explique à quoi ressemble un parking à étages anglais :
On y tourne en rond pendant des heures, puis on passe une éternité à manoeuvrer pour s'introduire dans un espace qui fait pile cinq centimètres de plus que la largeur d'une voiture normale. Ensuite, comme on est garé à côté d'un pilier, on doit escalader les sièges pour réussir tant bien que mal à sortir les fesses les premières par la porte du passager, et par la même occasion on essuie l'aile poussièreuse de sa voiture avec le dos de sa belle veste toute neuve de chez Marks & Spencer. On se met alors en quête de l'horodateur, lequel se trouve à l'autre bout, ne rend pas la monnaie et n'accepte aucune pièce émise après 1976, et on pireaute derrière un pépé qui aime bien lire tout le mode d'emploi avant de se lancer et qui, finalement, essaie de mettre ses sous dans la fente du ticket ou dans la serrure de maintenance.
Lorsque enfin vous avez réussi à obtenir un ticket et que vous revenez à la voiture, votre femme vous accueille en disant : "Mais qu'est-ce que tu faisais ?" Vous vous glissez sans répondre le long du pilier en ramassant une couche de poussière assortie sur le devant de votre veste, vous constatez que vous ne pouvez pas atteindre le pare-brise parce que la portière ne s'ouvre que sur sept centimètres, vous jetez vaguement le ticket vers le tableau de bord (il tombe par terre en voletant, mais votre femme n'a pas remarqué alors vous dites "Putain de merde" en refermant la porte), vous vous refaufilez en sens inverse, et là votre femme voit comment vous êtes débraillé alors qu'elle a passé tant de temps à vous habiller, et elle vous bat comme un tapis pour enlever la poussière en disant : "Franchement, tu n'es pas sortable."
Et ce n'est que le début. (pp. 57-8)
Même s'il sait être critique et peste (relativement) souvent lors de son voyage (p.ex. contre des B&B qui ferment tôt le soir ou dont la propreté est douteuse), Bill Bryson déclare aussi son amour pour la Grande-Bretagne et ses habitants; leur politesse, leur culture, leur amour du thé ou de la randonnée, les paysages entre autres.
Si vous aimez la Grande-Bretagne, cette lecture est pour vous ! Et moi, je remercie ma sœur qui m'a offert ce bouquin.
source: express.co.uk |
Bill Bryson (né en 1951 à Des Moines, Ohio) a commencé des études à l'université Drake avant de partir pour quatre mois en Europe avec un ami, puis revient en Angleterre et travaille dans un hôpital psychiatrique du Surrey, rencontre sa future épouse (infirmière au même endroit). Il rentre aux USA terminer ses études puis il s'installe avec sa famille dans le Yorkshire et travaille comme journaliste. En 1995, toute la famille retourne aux USA mais revient en Angleterre en 2003 et s'installe dans le Norfolk. De 2002-5, il est chancelier de l'université de Durham.
(éd. Payot & Rivages, traduit par Hélène Hinfray, Paris, 2016)
Commentaires
j'ai écouté le livre audio sur shakespeare, lu par lui-même, cela m'a énormément plus