L'enfant dans la Tamise - Richard Hoskins
Meurtres rituels et sorcellerie au cœur de Londres aujourd'hui
source: hebdo.ch |
Passionnant ! Malgré mes quelques réticences initiales dues au fait que je connais très mal l'Afrique et que je m'intéresse peu à sa culture - d'où ma peur de me perdre dans ma lecture et ne rien y comprendre -, dès les premières pages, j'ai été happée et intéressée. Il faut dire que l'auteur alterne de courts chapitres entre Londres (et l'Angleterre) et le Congo où il a passé plusieurs années dès le milieu des années 80, avec son épouse Sue, pour une mission baptiste. Les chapitres anglais débutent eux en 2001 avec la découverte du tronc d'un enfant dans la Tamise. Scotland Yard baptisera cet enfant Adam et consacrera plus de dix ans à son enquête pour faire arrêter ses tortionnaires. Parallèlement, les enquêteurs font appel à Richard Hoskins, universitaire en poste à Bath et spécialiste des religions tribales africaines. Hoskins est certain qu'il s'agit d'un sacrifice.
A partir du moment où il accepte de les aider et est inscrit sur la liste officielle des experts, Hoskins a mis le doigt dans l'engrenage et reçoit de nombreux appels d'aide des polices de tous le Royaume-Uni. Toutes les affaires dont parle l'auteur dans son livre ont trait à des atrocités commises sur des enfants. Et j'insiste, âmes sensibles s'abstenir ! Je dois dire que j'avais aussi un peu peur de cela en commençant ce document, mais à part dans les cent dernières pages, l'auteur ne décrit pas avec précision les horreurs qu'il a vu.
Toutes ces enquêtes ramènent Hoskins à son passé congolais, notamment à la naissance de ses jumelles prématurées (nées dans une maison sans électricité - je vous laisse imaginer), dont la première est morte-née, et la seconde, Abigail mourra à quelques années. La mort de son enfant sera si troublante que le couple retournera en Angleterre.
Ce livre compte 382 pages et j'ai avalé les 280 premières rapidement, malgré la dureté des actes relatés mais à cause de cette alternance Afrique et ses rites, et Londres aujourd'hui et ses mêmes rites qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, sont aussi pratiqués par diverses églises africaines. J’avoue toutefois avoir peiné sur les 100 dernières pages, d'une part à cause des propos un peu répétitifs - une affaire de plus, un enfant maltraité de plus -, et d'autre part peut-être un certain écœurement; j'avais eu ma dose.
Un livre document terrible mais très éclairant sur les dérives auxquelles peuvent mener les religions - un sujet malheureusement beaucoup trop d'actualité depuis plusieurs années.
source: telerama.fr |
Richard Hoskins (né en 1964) a passé au Congo, puis a repris ses études de théologie à Oxford et au King's College de Londres. Il partage son temps entre l'expertise pour Scotland Yard sur des crimes en lien avec les rites africains, et l'écriture.
Lu pour le Prix Elle 2016.
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