Le visage du mal - Sarah Hilary

source: site éditeur

L'inspectrice Marnie Rome et son adjoint Noah Jake se rendent à un foyer pour femmes à Londres afin d'y rencontrer Ayana, une jeune femme défigurée à l'eau de Javel par ses frères et sa mère (elle a prétendument déshonoré la famille), et qu'ils espèrent convaincre de témoigner contre son frère qui a été arrêté dans le cadre d'une autre enquête. Mais en arrivant sur place, un événement vient de se produire, Hope a agressé son mari Leo dans la salle commune, sous le regard des autres résidentes; Hope est encore sous le choc, le couteau à la main. Noah, avec l'aide d'Ayana, sauve la vie de Leo dont un des poumons a été perforé, et Marnie commence à prendre les dépositions. C'est là que les choses se compliquent, car il y a beaucoup de versions différentes. De plus, comment Leo a-t-il réussi à s'introduire dans le foyer malgré la présence d'une surveillante bénévole et le fait que la porte d'entrée est sensée rester fermée ? Leo et Hope sont conduits à l'hôpital et peu après, Hope s'en enfuit avec, semble-t-il, la complicité de Simone, une autre résidente du refuge avec laquelle elle s'est liée d'amitié. S'est ensuite Ayana qui disparaît.

Parallèlement à cet intrigue de base, le roman s'ouvre sur un prologue, cinq ans plus tôt : le meurtre des deux parents de l'inspectrice Rome par son frère adoptif, Stephen, quatorze ans au moment des faits. Malgré son visage d'ange, celui-ci n'était visiblement pas celui qu'il prétendait. Malgré sa douleur, Marnie lui rend visite une fois par mois en prison, pour tenter de comprendre l'adolescent.

Franchement, lire une histoire "de femmes battues" ne m'enchantait pas des masses et les cent premières pages ont été vraiment laborieuses. Ensuite, j'avoue que j'ai pris du plaisir à la lecture et puis les quarante dernières pages m'ont à nouveau ennuyée - de trop. Non que l'écriture, plutôt énergique, me déplaisait mais je n'arrivais pas du tout à m'attacher aux personnages, probablement parce qu'ils sont très peu décrits - ce que j'ai vraiment regretté. Par exemple, pour Jake, j'avais imaginé quelque chose et tout à coup, on nous balance qu'il est à moitié jamaïquain, et donc, pof, il faut réajuster son image mentale. Honnêtement, je suis incapable de décrire l'inspectrice Marnie dont je n'ai pas réussi à me faire une image précise; elle est restée tout du long une simple silhouette - ce n'est que dans les dernières pages que j'ai pu lui "coller" des cheveux longs ou mi-longs ! Voilà quelque chose qui m'a beaucoup perturbé, car j'aime pouvoir me représenter les personnages. De Marnie, on devine qu'elle a des tatouages, ce qui semble être un secret honteux que même ses parents ignoraient - qu'y a-t-il de honteux à cela ? On devine qu'elle a eu une adolescence un peu rebelle mais, là aussi, en secret de ses parents. 

Cette "désinformation" à propos des personnages est un peu à l'image de l'intrigue que j'ai trouvé trop hachée. Les coupures avec l'histoire de Marnie et son frère sont un peu maladroitement intégrées - espérons que c'est pour mieux assoir le personnage qui, apparemment, a déjà fait l'objet d'un second roman. En ce qui me concerne, pas sur que je retrouve l'inspectrice pour une nouvelle enquête.

Il y a encore une chose qui m'a gênée: ce sont les parenthèses dans un dialogue pour exprimer un sentiment ou une pensée du personnage qui parle - vraiment bizarre comme façon d'apporter une précision...

Bref, ce n'est pas un mauvais livre mais rien de bien transcendant non plus.

source: rebeccabradleycrime.com

Sarah Hilary a travaillé comme librairie et dans la marine royale. Ses nouvelles ont reçu de nombreux prix, de même que ce premier roman. Elle vit à Bath.

Lu pour le Prix Elle 2016.

(éd. JC Lattès, traduit par Carole Delporte, env. 420 pp., 2015)

Commentaires

niki a dit…
bon, ta dernière phrase me convainc de ne pas me précipiter sur ce roman
claudialucia a dit…
Le sujet ne me déplaisait pas mais ce que tu en dis me fait passer mon chemin!

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