Une vie si convenable - Ruth Rendell
Grace et Andrew sont frère et sœur, très proches. Ils héritent de la maison de leur grand-mère et décident de s'y installer. Mais lorsque James, le compagnon d'Andrew, fait pareil, les choses se compliquent car le courant ne passe pas très bien avec Grace.
Celle-ci est une universitaire qui prépare une thèse sur les filles-mères dans la littérature. Une connaissance lui a remis un livre publié à compte d'auteur plusieurs années auparavant, L'enfant née d'une enfant, dont l'auteur est un parent éloigné de James. Et c'est ce roman dans le roman qui forme la grande partie de ce dernier opus de Rendell.
Cette histoire dans l'histoire est celle de Maud, quinze ans en 1929, qui se retrouve enceinte. Son frère John, pour la soustraire au foyer dans lequel voulait l'envoyer leurs parents (qui ne veulent plus de leur fille chez eux), la fait passer pour son épouse et loue un petit cottage dans les Cornouailles où il enseigne dans un collège. Il faut dire que ce subterfuge lui rend bien service aussi, puisque lui-même est homosexuel, situation qui, comme celle de sa sœur, était autant sujette à rejet à l'époque.
Une histoire qui est donc un pendant de celle de Grace, Andrew et James.
J'aime beaucoup les romans de Rendell (y.c. ceux qu'elle publie sous son pseudo de Barbara Vine) qui allient subtilement psychologie, contexte social et suspens. Elle nous montre la noirceur des hommes, leurs obsessions, leurs doutes, leurs peurs. Ses chutes sont généralement implacables et très réussies. Par contre, je ne suis pas si fan de sa série Wexford - nul n'est parfait.
Avec ce roman-ci, toutefois, j'ai regretté le déséquilibre entre les deux histoires. Celle de Maud et John est nettement mise en avant alors que j'aurais préféré lire celle de Grace et Andrew. D'autant que si, au début, j'aimais bien Maud, elle devient rapidement dure, jamais contente ni reconnaissante, une vraie "tête-à-claque".
Pas le meilleur Rendell que j'ai lu mais cela reste de fort bonne tenue.
(éd. des Deux Terres, traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, 2014)
Commentaires