Le cygne et la chauve-souris - Keigo Higashino

source: site éditeur

Après les deux dernières traductions parues (Le nouveau et Les sept divinités du bonheur), ce nouveau roman de Keigo Higashino est excellent; un de ses meilleurs à mon avis. Un bon roman psychologique (plus que policier) comme je les aime. Je préfère nettement ses romans où on ne retrouve pas un de ses enquêteurs récurrents et c'est le cas ici.

Kuraki, un retraité, avoue deux meurtres : celui d'un avocat qui vient d'être assassiné, et un autre qui s'est déroulé en 1984. La vie de son fils, Kazuma bascule. Si l'enquête policière est rapidement bouclée, Mirei, la fille de l'avocat, a la conviction que Kuraki a menti. Peu à peu, elle s'allie à Kazuma pour tenter de découvrir ce qui s'est réellement passé. Pourquoi Kuraki aurait-il menti ? Cherche-t-il a protéger quelqu'un ? Qui ? Godai, l'inspecteur qui a mené l'enquête est troublé par leurs découvertes successives.

A la limite, plus que l'enquête en elle-même, j'ai aimé découvrir et comprendre l'impact sur les personnages de l'événement de départ du roman, ainsi que le poids des traditions dans la vie moderne. Par exemple, la mère de Mirei ne comprend pas l'obstination de sa fille. Le meurtrier de son époux a été arrêté; leur "honneur" est sauvé; il faut penser maintenant à comment elles vont poursuivre leur vie. Pour Kazuma c'est différent. Il est le fils d'un meurtrier et sa brillante carrière professionnelle s'en trouve brisée.
D'abord prié par son employeur de prendre un congé il est muté dans un service sans contact avec l'extérieur lorsqu'il peut retourner au travail. La société japonaise est encore très hiérarchisée, que ce soit au travail comme au sein de la famille. Comme d'habitude chez Higashino, le passé joue en grand rôle dans ce roman.

Certains trouveront que l'intrigue tire un peu en longueur; peut-être. Mais l'écriture est fluide et j'adore lire un roman qui se déroule au Japon, car j'y découvre toujours de nouvelles choses sur la culture de ce pays qui me passionne et que j'espère visiter un jour.


(éd. Actes Sud, Hakucho ta komori (2021), traduit du japonais par Sophie Refle, 419 pp., 2023)

Commentaires

dasola a dit…
Bonjour Lewerentz, oui l'intérêt du roman est tout le contexte social de cette société japonaise très structurée. J'ai énormément aimé puis on visite Tokyo, Nagoya et sa région. Cela donne envie d'y aller. Joyeux Noël!
lewerentz a dit…
Bonjour Dasola : vous avez tout à fait raison. Et oui, moi aussi j'aimerais aller un jour au Japon. Bonne journée !

Articles les plus consultés