source: telegraph.co.uk

Cette année, je me suis décidée à réellement descendre ma pile de livres de mon "purgatoire". C'est mon ami qui a donné ce nom à ma pile de livres rangés sur l'étagère du réduit de mon appartement, et j'ai trouvé cela tellement drôle et bien vu, que je l'ai adopté. Une de mes dernières pioches a donc été ce recueil de nouvelles de Maggie O'Farrell, traduit en français en 2019 déjà - et oui, un séjour au purgatoire peut être plus ou moins long, l'important est d'en sortir un jour.

J'ai un peu de mal à qualifier ce livre qui rassemble dix-sept récits, sortes de nouvelles autobiographiques dans lesquelles par seize fois, l'auteur a frôlé la mort. Dans le dix-septième texte, c'est la vie de sa fille qui est en jeu alors que la famille est perdue sur les routes de Toscane, sous un soleil écrasant. Maggie O'Farrell nous raconte sa vie à travers ses expériences où son corps a subi des blessures plus ou moins profondes. La plus marquante et celle qui lui laissera le plus de séquelles, est l'encéphalite dont elle est atteinte à l'âge de huit ans et qui l'éloignera de l'école durant un an. Au fil des récits - qui ne respectent pas un ordre chronologique -, elle passe en revue une partie de son corps : du cou, on passe aux poumons pour descendre à son ventre, ses intestins, pour remonter à son crâne, etc.

Les textes sont présentés de manière assez brute; j'entends par là sans sentimentalisme ou auto apitoiement. Elle nous montre aussi le regard des autres sur ses expériences, leur compréhension ou l'inverse - l'impression de n'être parfois qu'un objet, un sujet d'étude.

Ce livre est original. On l'appréhende certes avec quelques craintes - autant de textes sur la mort ? - mais il est en réalité plein de force, d'énergie, de vie.

(éd. Belfond, traduit par Sarah Tardy, 247 pp., 2019)

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