C'est ici que tout commence - Massimo Donati

source: site éditeur

Eté 1981. Le jeune Roberto passe ses vacances dans un hôtel de montagne avec sa grand-mère. Son père, éditeur et imprimeur qui a réussi retourne à Côme auprès de son épouse dont on comprend bientôt à demi-mots qu'elle est malade. Roberto retrouve son ami Mattia avec qui il passe ses journées dans la nature, à la recherche de toutes les aventures qui se présentent. Cet été-là, pourtant, la région est marquée par la disparition d'un enfant tombé dans un puits artésien.

Les moments partagés avec Mattia étaient plus intenses mais aussi plus rares, car Roberto passait la plupart de son temps avec sa grand-mère. Celle-ci souhaitait cependant qu'il acquière peu à peu son indépendance et se déplace à sa guise dans le périmètre relativement tranquille du hameau, en assumant de petites responsabilités. Mais elle exigeait d'être toujours au courant de l'endroit exact où il se trouvait : la liberté accordée à Roberto était conditionnelle. C'était un accord tacite qui ne prévoyait ni erreurs, ni subversions, ni coups de tête. L'enfant garantissait à sa grand-mère, comme il l'avait toujours fait, une quiétude maximale; en retour, elle admettait un peu de jeu dans la définition des frontières établies et laissait la chaîne du lien s'assouplir sans se briser. C'était ainsi que Lia avait élevé Carlo, et ce dernier voulait que son fils fût éduqué de même. (p. 43)

Trente ans plus tard, Roberto est marchand d'art à Zürich et retourne à Côme suite au décès de son père avec qui il n'avait plus de contact. Seul héritier, la question de la succession devrait n'être qu'une formalité et Roberto souhaite rentrer chez lui le plus vite possible. Son père, pourtant, en a décidé autrement : il a fait une donation à une dame que son fils se voit contraint de trouver - et pour cela, il devra retourner dans les montagnes du Trentin, sur les pas de son enfance.

Le roman est découpé en deux parties : la première relate les événements de 1981, et la seconde se déroule dans le présent. Je ne sais pas vous, mais moi, à moins que je ne lise un roman jeunesse, je ne suis pas une grande fan des romans où les personnages principaux sont des enfants, des ados. Pourquoi ? Tout simplement parce que lire sur des gamins qui font les quatre cents coups; ben ça ne m'intéresse pas et je m'en fiche un peu. Cela dit, j'ai bien aimé les descriptions des montagnes, la sensation à la fois d'immensité et d'écrasement que l'on peut ressentir. Aussi les relations à Lia, la grand-mère, et les non-dits à propos de la mère. Mais malgré la qualité de l'écriture, j'étais assez contente d'arriver à la seconde partie.

Sauf que la seconde partie contient, à mon avis, des longueurs. Si le rythme de la première reflète bien les jeux d'enfants/pré-ados dans le sens où ça bouge, il faut toujours être en mouvement, essayer, se bagarrer, etc., dans la deuxième partie, ça traîne un peu, les secrets de l'enfance tardent à se dévoiler et franchement, avant les trente dernières pages où j'étais bien accrochée, j'appréciais ma lecture mais sans ce petit truc en plus qui fait dire "wow !" 

Petite parenthèse : le titre original, giochi cattivi qui signifie "jeux vilains", "jeux méchants", colle parfaitement à la première partie.

Et vous ? Dites-moi tout ? Vous l'avez lu ? Aimé ?

Un grand merci à la personne qui m'a prêté son exemplaire.

(éd. Actes Sud, Giochi cattivi traduit par Jean-uc Defromont, 360 pp., 2021)

Commentaires

Violette a dit…
je ne connaissais pas mais c'est tentant !
lewerentz a dit…
Bonjour violette et merci pour votre fidélité au blog. Redites-moi si vous le lisez.

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