Au nom du bien - Jake Hinkson

Marié, cinq enfants, Richard Weatherford est le pasteur bien sous tous rapports de la petite ville de Stock, dans l'Arkansas. Enfin, en apparence, évidemment. Car tout se déglingue pour lui le samedi matin de Pâques lorsqu'aux petites heures du matin, le jeune Gary l'appelle et lui demande 30'000 $, faute de quoi il révélera leur liaison. Un pasteur baptiste, homosexuel refoulé, vous avouerez que ça ne ferait pas très bon genre au sein de cette communauté où un homme d'église est quasiment l'égal du shérif. Mais où trouvez cet argent ? Paniqué, il s'embarque alors dans une affaire fumeuse où il fait lui-même chanter un de ses paroissiens qui espère pouvoir ouvrir un commerce d'alcools si la prochaine votation dans le comté lève enfin la prohibition.

Une découverte pour moi que cet auteur américain né en 1975 dans l'Arkansas, et dont le père était pasteur dans une église évangélique. Et j'ai rapidement compris que j'allais aimer. Le style est en effet vif, rapide, les dialogues fusent et dézinguent, il n'y a pas de temps mort et la tension augmente au fil des pages. Les chapitres sont narrés alternativement par les différents personnages, ce que j'ai trouvé très bien.

Évidemment, l'auteur en profite pour égratigner une Amérique puritaine qui s'apprête à voter pour Trump.

Un auteur que je relirai sans hésiter. Et vous ?

Un grand merci à la personne qui m'a prêté son exemplaire.

(éd. Gallmeister, poche Totem, Dry country traduit par Sophie Aslanides, 329 pp., 2020)