La vérité sur le mensonge - Benedict Wells
Une de mes meilleures amies m'a offert il y a déjà quelques temps La fin de la solitude, le quatrième roman de Benedict Wells. Mais j'avoue que je ne l'ai pas encore lu, car c'est la version allemande et je crains que mon amie ne surestime un peu mes connaissances de sa langue. Alors dernièrement, lorsque j'ai vu la parution en poche de ce recueil de nouvelles, je l'ai acheté avec, je l'avoue, une vague idée de me faire pardonner par cette lecture. Mais aussi parce que j'aime beaucoup la littérature germanophone contemporaine et les nouvelles.
Et je peux vous dire que la lecture de la première histoire, "La promenade", m'a littéralement scotchée et fais penser "wow !"
Allez, avouez que là, vous mourrez d'en savoir plus ? Je vous raconte ?
"La promenade" relate la randonnée d'une journée faite par Henry M. lors d'une chaude journée d'été. C'est un homme qui a bien réussi dans la vie et vient de décrocher un gros contrat. Sa femme et sa fille sont dehors au bord de la piscine, son fils, victime de migraine, se repose à l'ombre dans sa chambre. Il décide de partir seul gravir une montagne, la randonnée étant une de ses passions. Au début tout se passe bien, mais la ciel tourne à l'orage, le pied d'Henry le blesse et la descente s'annonce de plus en plus difficile. Il finit par rejoindre sa maison mais quelque chose semble changé.
"La pension - souvenirs" : le titre résume tout.
"La muse" : à nouveau l'étrange s'infiltre dans un récit où une écrivaine doit choisir entre sa passion pour l'écriture et l'amour.
"Ping-pong" relate la séquestration de deux hommes qui ne se connaissent pas, ni d'ailleurs le motif de leur enlèvement, et qui n'ont dans leur petite cellule vide et grise qu'une table de ping-pong. Pour passer le temps ? Ou celle-ci ne serait-elle que le prétexte à voir comment va évoluer leur relation : amitié et union pour survivre ? Compétitivité et agressivité qui ne demandent qu'à exploser ? Un récit troublant et sous tension - dommage que la fin soit décevante à mon avis.
"Richard" : un récit beaucoup plus conventionnel, un peu gentillet et très prévisible entre une vieille dame et son chat.
"La nuit des livres - une histoire de Noël" : retour de l'étrange, du fantastique, avec une histoire très originale.
"La franchise ou la vérité sur le mensonge" : un texte très réussi qui mêle fiction et réalité à travers la saga de "La guerre des étoiles" - et même moi qui n'ai vu aucun des films (si, si...), j'ai trouvé cela "très bien foutu" - mais ça ne m'a pas pour autant donné envie de voir la saga.
"La mouche" : une femme qui a mis de côté sa carrière dans la mode pour se consacrer à la maison d'édition de son mari. Mais maintenant que leurs deux enfants sont suffisamment indépendants, elle souhaite reprendre son métier. Un texte court mais très réussi sur la façon dont les plus faibles peuvent se laisser aider mais peut-être aussi se laisser "manger". J'ai adoré la dernière phrase.
"L'émergence de la peur" : un texte extrait de son roman La fin de la solitude, sur la violence familiale. Rassurez-vous, grâce à l'introduction de Wells, ça se lit tout à fait bien même sans avoir lu son roman.
"Cent mille" : un très beau texte sur la relation entre un père et son fils après la mort de leur épouse et mère.
Dois-je encore préciser que j'ai adoré ce recueil de nouvelles et que je suis conquise par cet auteur ?
Benedict Wells (né en 1984) est de nationalité germano-suisse.
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