Mör - Johana Gustawsson


Le corps dépecé d'une femme est retrouvé sur les bords d'un lac suédois. Peu après, une actrice londonienne disparaît; ses chaussures déposées devant chez elle. Ces deux crimes en apparence sans lien ont tous deux les caractéristiques de ceux du serial killer Richard Hemfield, enfermé depuis dix ans dans une prison de haute sécurité. Est-ce l’œuvre d'un copycat ? La profileuse Emily Roy aide une nouvelle fois Scotland Yard alors que l'auteur Alexis Castells, dont l'ami a été tué par Hemfield, est bien décidée à prouver qu'il est une nouvelle fois derrière ses nouveaux meurtres.

Première lecture pour moi de cette auteur française dont j'ai lu le plus grand bien sur les blogs - ne vous fiez pas à son nom de famille qui est celui de son époux suédois. J'avoue que si je partais avec un petit a priori, j'ai rapidement été prise dans l'intrigue, la construction et le rythme insufflés avec talent par Johana Gustawsson. Il faut reconnaître qu'elle sait y faire avec des chapitres courts qui alternent la Suède, l'Angleterre et la capitale londonienne à l'époque victorienne sous la terreur de Jack l'éventreur - une des enquêtrices voit un rapport entre les dépeçages d'aujourd'hui et ceux du célèbre tueur. Cependant, il faut être attentif, et j'avoue que j'ai eu quelquefois eu du mal à m'y retrouver parmi les nombreux personnages et les enquêtes. Et surtout, j'ai cru aux dialogues - le gros point faible des auteurs francophones selon moi.

N'ayant pas lu Block 46, son premier roman, j'ai dû apprendre à connaître au vol les personnages, notamment ses deux héroïnes dont les caractères sont visiblement aux antipodes. Mais cela n'a pas gêné ma lecture même si j'aurais voulu en savoir plus sur elles - il y a toutefois peu de chance que je lise Block 46 dont l'histoire ne me tente pas vraiment.

Bref, arrivée à quelques pages de la fin, je me disais que je venais d'avoir une bonne lecture et là, patatras ! Un final complètement tiré par les cheveux. Enfin non; pas tiré par les cheveux mais clairement "too much" à mon sens. L'histoire aurait pu s'arrêter quelques pages avant, avec une résolution très bien, sans la dernière couche.

Une auteur que je pense relire, notamment son dernier, Sång, qui me tente bien malgré des critiques plus réservées.

(éd. Bragelonne, 368 pp., 2017)

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