Une sombre affaire - Antonella Lattanzi

source: site éditeur

Rome, août 2012. Vito et Carla se sont connus adolescents, mariés et aimés. Mais, au fil des années, Vito est devenu de plus en plus jaloux et violent, et ils sont divorcés depuis deux ans. Parents de Nicola et Rosa, deux jeunes adultes indépendants qui vivent ensemble, leur benjamine, Mara, trois ans, demande la présence de son père pour son anniversaire. Carla cède, même si Vito continue de la harceler silencieusement régulièrement. Mais, contre toute attente, la soirée (qui les réunit tous les cinq) se passe bien. Pourtant, le lendemain, Vito disparaît mystérieusement. Alertée par la soeur aînée (très possessive) de Vito, la police cuisine sans relâche Carla et, parallèlement, Milena, une femme avec laquelle Vito entretenait une liaison depuis des années.

Antonella Lattanzi (née en 1979 à Bari) construit une intrigue qui plonge son lecteur directement dans l'action. L'auteur est également scénariste et cela se sent, particulièrement dans les dialogues et l'alternance rapide des points de vues qui sont, à mon sens, très réussis, particulièrement dans les scènes d'interrogatoire. On attend que l'une des deux femmes craque et avoue, ce qui arrive rapidement. Mais dit-elle la vérité ou protège-t-elle quelqu'un ? A ce stade, le lecteur n'en est pas encore au tiers du roman et, pour ma part, j'avais quelques craintes de savoir comment l'histoire allait partir. Des scènes de procès à n'en plus finir ? Ce n'est pas le cas et l'auteur réserve quelques rebondissements à ses lecteurs. Les ambiances sont également très bien rendues : poisseuses et étouffantes à souhait, comme la chaleur de l'été romain, et l'ombre de la mafia dont la famille de Vito est proche.

Je dois toutefois dire que j'ai trouvé l'ensemble un peu longuet. Par ailleurs, ce roman m'a laissé une sensation de malaise, particulièrement dans les relations entre Nicola et Rosa (qui vont à mon avis clairement au-delà d'une relation frère/soeur), mais aussi entre Nicola et sa mère.

Un bilan en demi-teinte pour ma part. Vous laisserez-vous tenter ?

Un grand merci à la personne qui m'a gentiment prêté son exemplaire.

(éd. Actes Sud, Una storia nera traduit par Marguerite Pozzoli, 336 pp., juin 2019)

Commentaires

Gwenaelle a dit…
Tes réticences brisent un peu l'élan que je ressens toujours quand il s'agit d'un roman italien... Ce que tu dis des qualités de scénariste de l'auteur aurait pu aboutir à un roman tendu, énergique, mais s'il y a des longueurs, c'est dommage. Et un bouquin où l'on s'ennuie, ça ne fait pas envie!
lewerentz a dit…
Gwenaëlle : je pense en effet qu'il y a bien mieux que cela dans la littérature italienne. Stefano Benni, p.ex., tu connais ?
Matching Points a dit…
Et aussi Dacia Maraini, Margaret Mazzantini, Francesca Melandri....
dasola a dit…
Bonsoir Lewerentz, je viens de l'emprunter en bibliothèque. J'ai été attirée par la couverture et puis par le fait que c'est un écrivain que dont je n'avais pas entendu parler. Je verrai bien. Très bon réveillon de Noël.

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