Présumée disparue - Susie Steiner



J'ai l’impression que, de nos jours, on a une peur terrible de la solitude... Comme si c'était une maladie. Les gens ne la supportent pas. Ils doivent être vus à tout prix dans un incessant tourbillon social.
(p. 214)

Ayant emprunté ce roman auprès de la petite bibliothèque d'une école de la région, et ne l'ayant pas vu chez ma libraire habituelle, j'ignore dans quelle catégorie l'ont classé les librairies : roman policier ou roman ? A lire le quatrième de couverture, j'aurais tendance à pencher pour la première option mais après lecture, je n'en suis pas si sûre.

C'est l'histoire d'une disparition, celle d'Edith Hind, étudiante à Cambridge issue d'une famille dont le père est médecin auprès de la famille royale. Autant vous dire que moi ça m'alllèchait rudement et que, pour l'histoire, ça met la pression sur les épaules de l'inspectrice Harriet Harper et de son équipe, entre autres le sergent-détective Manon Bradshaw, personnage principal du roman. Si la police trouve bien quelques traces de sang chez Edith, les pistes sont maigres et s'effondrent toutes au fil de l'enquête. La seule qui pourrait offrir un peu de grain à moudre aux enquêteurs est celle qui les emmène sur la vie sentimentale et sexuelle d'Edith. Avait-elle réellement l'intention d'épouser Will ? Quels sont ses rapports exacts avec son amie Helena ? Les heures puis les jours passent...

Si j'ai aimé l'écriture (merci à Yoko Lacour, traductrice) pour son ton vif, enlevé, souvent railleur et ironique, franchement, sur 532 pages, j'en enlèverais au moins 200. Suis-je dure ? Peut-être mais si les personnages sont intéressants, moi, quand je lis une histoire qui est quand même présentée comme "policière", j'ai envie que l'intrigue maintienne quand même un minimum de rythme, relance mes interrogations : qui ? pourquoi ? que va-t-il se passer ?

Ici, chaque chapitre met en avant un des personnages (Manon, Edith, Davy (un sergent), Miriam (la mère d'Edith)). J'ai plutôt aimé ce procédé et me suis plutôt attachée aux personnages, en particulier Edith et Miriam. Mais franchement, le récit est trop bavard et se perd trop. Qu'on nous décrive les difficultés sentimentales de l'héroïne, ou le travail de Davy dans un centre pour jeunes en difficulté, soit. Mais toutes ces petites circonvolutions se font au détriment de l'intrigue dont j'ai, je dois le dire, quand plutôt aimé la résolution.

Bref, Susie Steiner est certainement une auteur à suivre mais cette première traduction en français ne m'a que très moyennement convaincue.
Et vous ?

(éd. Les Arènes, Equinox, Missing, presumed traduit par Yoko Lacour, 532 pp., 2018)

Commentaires

Aifelle a dit…
Je ne l'ai pas lu, mais 200 pages en trop ça fait beaucoup !
lewerentz a dit…
Oui Aifelle, je trouve aussi.

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