Sakari traverse les nuages - Jan Costin Wagner


Sakari, dix-neuf ans, nu et un couteau à la main, s'approche de la fontaine de la place du marché de Turku. Il murmure qu'il est un ange et commence à se mutiler les bras. Prévenue, la police arrive et Petri, un des collègues de Kimmo Joentaa (le personnage fétiche de Wagner), tente de le raisonner. Mais avant même qu'il s'en rende compte, il a sorti son arme et tiré. Sakari s'écroule, mort. Légitime défense ? C'est ce que Kimmo devra déterminer.

Peu après, la maison familiale de la famille Ekman est détruite par les flammes. Or, cette famille, quelques années plus tôt, a perdu Emma, sa fille adolescente, tuée dans un accident de scooter. Sakari conduisait. A partir de là, le jeune homme déjà fragile, a complètement "lâché les amarres" et sombré dans la psychose paranoïaque.

J'ai déjà dit plusieurs fois ici mon admiration et amour des livres de Jan Costin Wagner. Des romans policiers "autrement", dans une langue très poétique, comme suspendue, presque "évanescente". Si vous aimez les intrigues bien glauques et pleines de rebondissements, il vaut mieux passer votre chemin. Sinon, je ne peux que vous inciter à découvrir cet auteur dont le style, à mon avis, est clivant : soit on adore, soit on déteste. Pour ma part, j'ai choisi mon camp depuis longtemps.

Joentaa plisse les yeux, rassemble une série de pensées, les relie bien que ce soient encore des pensées disparates, inachevées. Les pensées s'enchevêtrent, se relient. S'enchevêtrent, se relient. Commettre une faute, pense-t-il. Ca ne lui sort plus de la tête. (p. 208)

Par rapport au précédent roman (Le premier mai tomba la dernière neige), Wagner a fait faire un bond de neuf ans en avant à ses personnages. Je ne veux pas trop en révéler mais c'est fort réjouissant, principalement pour Kimmo. De nouvelles perspectives s'ouvrent.

(éd. J. Chambon, "noir", Sakari lernt, durch Wände zu gehen traduit par Marie-Claude Auger, 256 pp.)

Commentaires

niki a dit…
c'est noté
christw a dit…
Je le tenterai et espère me trouver du bon côté du clivage "appréciations"...
lewerentz a dit…
Niki : je ne te conseille pas de commencer par celui-ci (même si je sais que tu es une habituée de la chose), car je trouve que c'est mieux de suivre l'évolution intérieure du personnage principal, Kimmo Joentaa.

Christw : il n'y a pas de mal à ne pas aimé un auteur ;-) Mais j'espère que vous aimerez.
Gwenaelle a dit…
tu m'intrigues avec cet auteur par comme les autres. Suffisamment pour que j'aie envie de le découvrir!

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