Quand tu me prends dans tes bras, je vois la vie en Lila - Stéphanie Vidonne
J'ai découvert Stéphanie Vidonne sur Instagram, grâce à un commentaire qu'elle avait posté sur un compte que je suis. Après un tour sur son site, j'étais suffisamment intriguée pour commander ce roman, auto-édité.
L'histoire d'une passion entre Véro, une femme aveugle, et celle qu'elle surnomme "Lila" dès leur première rencontre; la narratrice. Si elle ne voit pas, la première va pourtant obliger la seconde à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure, à s'ouvrir pleinement à la vie, à se laisser plus de liberté, oser et s'accorder le droit de faire ce dont elle vraiment envie.
Classique ? Peut-être, mais l'histoire de cette rencontre, de cette amitié, va se transformer en histoire d'amour, avec ses hauts, ses bas, et une chute. Je ne révèle rien, dès le début, on sait qu'il y a un avant et un après.
Quelque chose avait changé en moi. (...) Il me semblait que ma peau était plus réactive que d'habitude, plus sensible. (...) Chacune de mes formes se lovaient dans la tiédeur du matelas. L'air qui emplissait mes poumons insufflait une vie nouvelle à mon être. Mes jambes me semblaient légères et graciles. Mes doigts goûtaient avec délicatesse chaque fibre de l'étoffe qu'ils parcouraient. Toutes mes sensations semblaient être exacerbées. Et croyez-le ou non, je me sentais belle, désirable, sensuelle. Couchée dans la pénombre, (...) j'assumais pour la première fois de ma vie mes rondeurs et mes formes plantureuses. Mon corps venait de s'éveiller à la vie. (p. 121).
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Stéphanie Vidonne, franche, exprimant bien les émotions de ses personnages, avec plusieurs passages très poétiques. Je regrette toutefois l'usage trop fréquent des trois petits points et des points d'exclamation; à mon sens, dans le premier cas, il y a un goût d'inachevé, et dans le second une exacerbation d'une émotion qui n'aurait pas besoin de ce signe typographique pour être suffisamment ressentie par le lecteur.
Pour l'anecdote, je dirais également que, autant Lila est un prénom poétique, autant Véro... trop terre à terre; en fait, j'ai trouvé qu'il ne collait pas du tout à l'image que j'avais du personnage.
Vous laisserez-vous tenter par ce court roman ? Je vous le recommande.
(auto-édité, 2017)
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