Vivre près des tilleuls - L'AJAR

source: site du collectif AJAR

"Je ne m’implique plus. J’accomplis les gestes que la vie me demande mais sans y croire. Il m’est égal que l’omelette soit trop cuite, je la mangerai quand même. Je ne me soucie plus de ne pas verser l’eau hors du bac des géraniums, cela ne les empêchera pas de boire et, si un passant vient à prendre de l’eau sur la tête, il séchera. Pour certains, le soleil existe encore. Pour certains, il y a des règles de voisinage à respecter. Pour certains, les œufs ont encore une consistance précise, désirable.
Je ne m’étais pas rendu compte de ces automatismes, de ces réflexes de fantôme qui connaît encore la vie mais ne sait s’en défaire."

Un court roman plein de sensibilité, d'émotions, de tristesse mais aussi de légèreté, de poésie. Un roman étonnant lorsque l'on sait que derrière l'acronyme AJAR se cachent vingt jeunes auteurs suisses romands qui ont tous écrit un ou plusieurs chapitres de ce roman. C'est d'autant plus remarquable que l'ensemble se fond parfaitement dans un style uniforme. Une vraie réussite !

Vivre près des tilleuls, c'est l'histoire des cahiers posthumes de l'écrivaine (fictive) Esther Montandon dans lesquels elle retrace sa vie, et en particulier après la mort accidentelle de sa fillette de quatre ans - une enfant que l'auteur et son époux ont attendue si longtemps.

Un coup de cœur !

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(éd. J'ai lu, 2018)

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