Le bracelet - Andrea Maria Schenkel
source: site éditeur |
Coup de cœur pour ce roman, peut-être le premier de cette année !
Munich, 1938. La famille Schwarz, dont le père est un médecin juif, se décide à quitter l'Allemagne pour Shanghai. Mais au dernier moment, sur le bateau encore à quai à Gênes, Erwin ne peut se résoudre à abandonner son pays mais abandonne sa femme Grete, son fils Carl et sa fille Ida. Tandis que ceux-ci font un long voyage vers l'orient et rencontre un couple autrichien avec lequel ils se lient, au même moment, ailleurs en Allemagne, Erna, une jeune fille est envoyée chez sa tante à Munich. Marga, ouvertement nazie, tient un salon, prédit l'avenir et, en cachette, est aussi une faiseuse d'ange. Entre Erna, un peu rebelle, et sa tante, l'entente arrive pourtant rapidement et les années de guerre, malgré le rationnement, ne se passent pas si mal.
Larchmont, banlieue de New York, 2010. Carl est maintenant un vieil homme retraité et a une paisible vie avec Emmi, son épouse qui a aussi fui l'Allemagne nazie après la guerre. Mais lorsqu'un homme travaillant pour le gouvernement américain dans le cadre d'un mandat sur l'Holocauste l'appelle, soudain, le passé de Carl ressurgit.
- Erwin, je te connais bien, je connais tes convictions, mais pour la plupart des gens, tu restes un Juif, un parasite à qui personne ne veut avoir affaire. (...)
- Je n'ai aucune envie d'entendre ce qu'il a à dire. Ça fait presque quatre cents ans que ma famille vit ici. Dans ce pays. (...) Il y a eu des périodes difficiles. Mais nous ne sommes jamais partis, Gretel, c'est comme ça, tantôt ça va bien, tantôt moins bien.
- Mais cette fois, ce sera pire que tout. Tu repenseras à ce que je te dis aujourd'hui, mais ce sera trop tard, le coupa Schlattner. Regarde-toi, Erwin, tu n'as plus le droit d'exercer normalement, tu n'es plus qu'un "soigneur" pour les autres Juifs. (p. 28-9)
Munich, 1938. La famille Schwarz, dont le père est un médecin juif, se décide à quitter l'Allemagne pour Shanghai. Mais au dernier moment, sur le bateau encore à quai à Gênes, Erwin ne peut se résoudre à abandonner son pays mais abandonne sa femme Grete, son fils Carl et sa fille Ida. Tandis que ceux-ci font un long voyage vers l'orient et rencontre un couple autrichien avec lequel ils se lient, au même moment, ailleurs en Allemagne, Erna, une jeune fille est envoyée chez sa tante à Munich. Marga, ouvertement nazie, tient un salon, prédit l'avenir et, en cachette, est aussi une faiseuse d'ange. Entre Erna, un peu rebelle, et sa tante, l'entente arrive pourtant rapidement et les années de guerre, malgré le rationnement, ne se passent pas si mal.
Larchmont, banlieue de New York, 2010. Carl est maintenant un vieil homme retraité et a une paisible vie avec Emmi, son épouse qui a aussi fui l'Allemagne nazie après la guerre. Mais lorsqu'un homme travaillant pour le gouvernement américain dans le cadre d'un mandat sur l'Holocauste l'appelle, soudain, le passé de Carl ressurgit.
- Erwin, je te connais bien, je connais tes convictions, mais pour la plupart des gens, tu restes un Juif, un parasite à qui personne ne veut avoir affaire. (...)
- Je n'ai aucune envie d'entendre ce qu'il a à dire. Ça fait presque quatre cents ans que ma famille vit ici. Dans ce pays. (...) Il y a eu des périodes difficiles. Mais nous ne sommes jamais partis, Gretel, c'est comme ça, tantôt ça va bien, tantôt moins bien.
- Mais cette fois, ce sera pire que tout. Tu repenseras à ce que je te dis aujourd'hui, mais ce sera trop tard, le coupa Schlattner. Regarde-toi, Erwin, tu n'as plus le droit d'exercer normalement, tu n'es plus qu'un "soigneur" pour les autres Juifs. (p. 28-9)
source: mittelbayerische.de |
Je crois que je l'ai déjà écrit quelque fois ici mais je n'aime pas les livres "sur" la seconde guerre mondiale. Enfin, non, je nuance : tout dépend de la façon dont elle est présentée. Si c'est en toile de fond (comme ici), ça passe. Je dois quand même dire que je suis assez surprise du nombre d'auteurs qui utilise toujours ce tragique événement dans leur livre encore aujourd'hui. Certes, je devrais sûrement, par devoir de mémoire, lire Primo Levi et d'autres mais franchement, je n'ai pas envie de lire un compte-rendu d'un emprisonnement en camps de concentration. Ici toutefois, le thème n'est pas traité de manière pesante; c'est le fil rouge en arrière-plan mais les personnages gardent les premiers rôles. Je dois d'ailleurs même avouer que j'ai trouvé intéressant de voir la seconde guerre mondiale du point de vue de la Chine, puis avec l'arrivée des Japonais. C'est là qu'on se rend compte que cette guerre était vraiment mondiale.
Andrea Maria Schenkel (née en 1962), je l'ai découverte grâce à ma soeur qui m'avait offert La ferme du crime. Je crois que j'ai lu un autre de ces romans dans la même veine, puis, comme je trouvais qu'elle se répétait un peu, je l'avais laissée de côté. Un beau retour un force pour moi avec ce très beau roman, son premier hors du champ policier.
Titre original : Als die Liebe endlich war (2016)
(éd. Actes Sud, traduit de l'allemand par Stéphanie Lux, 400 pp., 2018)
Commentaires
Valérie: je te le conseille; vraiment très bien. Merci pour ton passage.