Le secret des orphelins - Elly Griffiths

source: site éditeur
Lors de la destruction d'un ancien orphelinat pour y construire des appartements de luxe, le squelette d'un enfant est retrouvé sur le chantier. L'archéologue médico-légale Ruth Galloway se rend sur place pour l'examiner et le dater. L'occasion d'y retrouver également l'inspecteur Nelson avec qui elle a eu une aventure quelques mois plus tôt (cf. certainement le premier tome de la série, Les disparues du marais - en poche début novembre chez Pocket). Une seule nuit d'amour mais qui a suffit pour que Ruth soit enceinte. Le crâne du squelette étant manquant, il apparaît rapidement que l'enfant a été victime d'un meurtre. Par qui ? Pourquoi ? S'agit-il d'ossements datant de l'époque celtique; un enfant victime d'un rituel magique ? Ou un enfant de l'époque victorienne qui a subit la rudesse des religieux qui tenaient l'orphelinat ? Ou est-il encore plus récent ? Ruth et Nelson, chacun de leur côté et parfois ensemble, vont remonter la piste pour le découvrir.

source : inrap.fr
Mon bilan sur ce roman est mitigé. D'une part, j'ai beaucoup aimé l'intrigue, l'atmosphère et les personnages, particulièrement Ruth qui, pour une fois (merci !) n'est pas la parfaite femme intelligente, sportive, mince, fit et healthy qui "sévissent" parmi les personnages trop caricaturaux de romans. Non; elle est certes très intelligente et reconnue comme une experte dans son domaine, mais elle est aussi en surpoids et préfère les chips aux smoothies (et encore plus depuis qu'elle est enceinte). Et puis moi qui, plus jeune avait envie d'être archéologue, vous imaginez bien que tout cet aspect-là du roman m'a beaucoup plu. Et le rendu doit être plutôt bon puisque l'époux de l'auteur est archéologue - on peu donc supposer qu'elle a une source de première main pour la documenter. Norwich est situé en nord-est de l'Angleterre, proche des cotes battues par les vents. Une atmosphère parfaite pour y mêler mystère, archéologie, enquête et "britishness".

source: visitnorwich.co.uk
Par contre, honnêtement, j'ai trouvé l'écriture vraiment moyenne. Bon, on est d'accord, si j'arrivais déjà à écrire ainsi, je serais bien contente. Mais sincèrement, j'ai trouvé cela plutôt pauvre. Il y a des "tics" particulièrement avec des parenthèses qui m'ont beaucoup dérangés. Par exemple : "A la fin du repas (rôti d'agneau avec option végétarienne pour Laura), Nelson annonce son intention de tondre la pelouse. Michelle (son épouse) fait savoir qu'elle ira au club de remise en forme (c'est la seule femme au monde à vouloir s'y rendre le dimanche après-midi), ce à quoi Laura (une de leurs filles) répond qu'elle l'accompagnera pour faire quelques longueurs dans la piscine." (p. 30). Franchement, je me fous pas bien mal de connaître le menu et encore plus que Laura est végétarienne puisque ça n'apporte strictement rien à l'intrigue ! Pareil pour le fait que Michelle préfère aller au fitness le dimanche après-midi (et pourquoi pas, d'ailleurs ?).

Cela dit, en visitant le site internet de l'auteur, j'ai constaté qu'elle a écrit dix romans avec Ruth Galloway et qu'elle a une autre série, "The Stephens and Mephisto novels" qui comprend quatre titres et se déroule à Brighton dans les années 50. Le secret des orphelins n'étant que son second roman, on peut espérer que son style s'est affermi et bonifié dans les romans suivants.

Parce que, oui, je l'avoue, l'atmosphère, les personnages et l'intrigue m'ont suffisamment plu pour avoir envie de découvrir d'autres titres. Mais je les lirai en v.o., ce qui, pour moi, est le parfait bon plan pour être moins dérangée par un style un peu faible, tout en passant un bon moment. Car oui, malgré tout, j'ai passé un bon moment avec cette lecture confortable. Et finalement, c'est déjà pas si mal, non ?

source: crimefiles.co.uk
Elly Griffiths (de son vrai nom Domenica de Rosa, née en 1963 à Londres) a étudié la littérature anglaise puis travaillé dans l'édition. Sous son vrai nom, elle a également publié quatre romans tous situés en Italie et apparemment dans un style plus romantique.

(éd.  Presse de la Cité, traduit par Hélène Colombeau, 318 pp., 2017)

Commentaires

niki a dit…
je l'ai ajouté à ma liste à lire
lewerentz a dit…
Niki: j'étais qasiment sûre que cela te tenterait ;-) Tu le liras en v.o., bien sûr ?
maggie a dit…
pas trop tentée à cause du style ! Il faut dire que j'en ai un paquet de polars à lire... PS : moi aussi, je voulais devenir archéologue quand j'ai fait des études d'histoire de l'art :-)
lewerentz a dit…
Maggie: tu as étudié l'histoire de l'art ? Moi aussi, à l'école de commerce et j'aurais bien voulu aller ensuite à l'université mais mon diplôme ne me permettait pas d'y entrer - sauf en italien parce que j'avais le Celi 3 (= équivalent du First Certificate de Cambridge).
Cecile a dit…
Je vais attendre l'avis de Niki :)
En effet , le style est bizarre. On dirait que ce sont des notes pas rédigées !
Lydia a dit…
C'est dommage car le sujet avait l'air intéressant.
L’histoire me tente bien mais ce que tu dis sur l'écriture un peu moins...A voir, donc, je le note quand même.
Daphné

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