Le beau mystère - Louise Penny
source: site éditeur |
Dans un monastère au cœur d'une forêt québecoise, sur une île, le monastère gilbertin est le cadre d'un meurtre. Le prieuré (le chef de chœur, dans ce cas) est retrouvé mort dans le jardin privé du père abbé. Et comme les frères vivent en communauté silencieuse et cloîtrée, son assassin est forcément l'un d'eux. C'est donc une enquête en huis-clos qui s'ouvre pour Gamache, accompagné de son fidèle adjoint Beauvoir. Et j'avoue que ce n'est pas l'un des moindres charmes de ce roman qui, pour une fois, ne se déroule pas dans la "métropole du crime", le minuscule village de Three Pines 😄
Que dire sur ce dernier opus traduit ? Pour moi, c'est toujours un plaisir de retrouver Gamache, un de ces "personnages-amis" dont on se réjouit de lire une nouvelle aventure, car on sait qu'on passera un bon moment en sa compagnie, un moment confortable, agréable, intelligent. Une intrigue qui, comme toujours, privilégie les relations psychologiques entre les personnages plutôt que les rebondissements en tout genre. Certains diront peut-être "au détriment de" dans un sens négatif, mais personnellement, je préfère cela plutôt que des coups de théâtre invraisemblables en cascade.
Saint-Gilbert / source: wikipedia |
Une lecture "confortable" ne signifie pas pour autant une lecture "facile". Comme toujours, Louise Penny se plonge avec intérêt et intelligence dans son histoire, nous faisant découvrir son thème - dans ce cas-ci, le plain-chant. Sans pérorer et juste pour expliquer en quelques mots (je ne suis de toute façon pas une grande connaisseuse), le plain-chant est un art vocal sacré a cappella et non-polyphonique. Ce n'est donc pas tout à fait la même chose que le chant grégorien. L'auteur nous raconte aussi l'histoire de l'ordre disparu de Saint-Gilbert, fondé par Gilbert de Sempringham, un curé anglais (vers 1083 - 1189).
enluminure de plain-chant / source: bbc.co.uk/radio4 |
Mon seul regret est que Louise Penny revient encore une fois sur la fameuse histoire de l'opération qui avait mal tourné pour Gamache et son équipe, et au cours de laquelle l'inspecteur-chef a été blessé, de même que Beauvoir qui avait failli y laisser sa peau et avait connu ensuite une phase de dépendance aux analgésiques par la suite. Abstinent depuis plusieurs mois, il est maintenant l'amant d'Annie, la fille de Gamache. Le rappel en soit de cette histoire ne me dérange pas vraiment mais ce qui m'ennuie, c'est qu'elle renvoie aussi à cet horrible Francoeur, le grand chef de Gamache. A la moitié du roman, il débarque au monastère et inutile de dire qu'il a tôt fait d'y semer la pagaille.
Cela dit, ce roman est, à mon avis, un des meilleurs de la série avec Une illusion d'optique (traduit et paru en 2016).
A lire !
(éd. Actes Sud, coll. Actes noirs, traduit par Claire et Louise Chabalier, 488 pp., 2017)
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