Je ne sais pas faire comme tout le monde. Se réveiller et vaquer à ses occupations quotidiennes jusqu'au moment d'aller se coucher. La routine est une disgrâce, un affront à cette aventure, à cette gageure qu'est la vie. Avancer pareille à un zombie, se mettre en colère pour un rien, se perdre dans le brouillard de l'agitation. Aggraver l'état du monde par sa simple présence. Et mon aveuglement sur la destruction que je laisse dans mon sillage. (p. 13)
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Eleanor Flood, quinquagénaire, illustratrice et directrice de l'animation d'une série télé, vit depuis dix ans à Seattle avec Joe, son mari chirurgien, et leur fils Timby. Malgré sa vie confortable, elle est stressée, brouillonne, et se promet chaque jour que "aujourd'hui tout va changer". Mais c'est mal parti la journée qui s'annonce : son fils fait semblant d'être malade pour ne pas aller à l'école et, lorsqu'elle se rend au cabinet de son mari, elle apprend que celui-ci a dit à ses collaboratrices qu'il était en vacances cette semaine. Sauf qu'il n'en a rien dit le matin même à Eleanor, ce qui amène celle-ci à douter de sa fidélité. A partir de là, tout va aller de travers : son cours de poésie avec Alonzo, ses rendez-vous manqués avec son "amie" Sydney, les gaffes en tout genre à l'école de son fils, sa rencontre avec Spencer, ancien collaborateur qu'elle avait dû licencier pour incompétence et devenu un célèbre artiste, puis son carambolage avec une sculpture en métal au musée, et j'en passe et des meilleurs. C'est pourtant sa rencontre avec Spencer qui va la faire réfléchir sur sa vie, et notamment sa relation à sa soeur Ivy, par l'entremise de la redécouverte d'un album dessiné par Eleanor de leur enfance.
Construit sur une seule journée, le roman est un joyeux mélange d'événements loufoques menés tambour battant. On rit, on sourit, on s'émeut aussi un peu des souvenirs d'Eleanor. Toutefois, j'avoue avoir préféré
Bernadette a disparu. Malgré ses qualités, j'ai trouvé que l'histoire partait un peu trop dans tous les sens et j'avoue que toute la partie consacrée au mariage d'Ivy et Bucky - et les conséquences sur les relations des deux soeurs - m'a un peu ennuyée. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'avais envie d'abandonner, mais je ne voyais pas très bien où l'auteur voulait en venir - peut-être un peu brouillonne comme son héroïne ? ;-)
La fin m'a heureusement réconciliée avec le roman.
Le roman contient plusieurs illustrations (l'album dessiné !) qui ajoutent au charme de l'ensemble.
(éd. Plon, traduit par Carine Chichereau, 233 pp., 2017)
Commentaires
(et je commente sous anomyme, j'ai un doute, mes comm passent-ils?) keisha