La maison des brouillards - Eric Berg
Hiddensee - source: life40up.de |
Hiddensee, une petite île allemande sur la mer Baltique. Des plages couvertes de bruyère, le vent, la mer, une réserve ornithologique, aucune circulation automobile. Un endroit paisible et parfait pour se ressourcer quelques jours.
Septembre 2010, Philipp, architecte, invite trois anciens camarades à venir passer un week-end dans sa grande maison de verre, où il vit en compagnie de sa femme Vev et leur fillette de cinq ans, Clarissa. Parmi les invités, il y a Yasmin, sans emploi fixe, Leonie, éducatrice de la petite enfance, et Timo, écrivain. S'y ajoute Mme Nan, la femme de ménage originaire du Cambodge. Mais quinze ans ont passé depuis leur dernière rencontre et leurs idéaux "révolutionnaires". Maintenant trentenaires, chacun a évolué, revu ses priorités. Philipp, qui connaît un beau succès professionnel, s'est plutôt embourgeoisé. Yasmin, pourtant issue d'une famille aisée est celle qui est restée le plus proche de leurs actions militantes. Travaillant à mi-temps dans une boutique d'ésotérisme, elle passe ses après-midis dans la rue en compagnie de ses amis qui y survivent. Leonie ne semble pas vraiment stable psychologiquement, se gave de médicaments anti-douleurs et emmène un pistolet avec elle. Quant à Timo, le succès tarde et il espère que le manuscrit sur lequel il travaille lui apportera la reconnaissance. Sans compter qu'il s'éprend de Vev. Alors qu'une tempête est annoncée, le week-end tourne au carnage : trois morts et un coma profond.
source: site éditeur |
2012, Doro Kagel, journaliste spécialisée dans les crimes et procès, reprend l'enquête lorsqu’un journal lui demande un article pour le funeste deuxième anniversaire de la tragédie.
Mme Nan sortit de l'appentis, son lieu d'expiation. Pour la première fois, elle se sentait libre. Délivrée non pas de sa faute, mais du poids de sa faute. (...) Elle traversa le jardin, où son mari attachait les glaïeuls pour que la tempête ne les renverse pas. Il la suivit de son regard dur jusqu'à ce qu'elle soit entrée dans la zone de calme de la maison. Dans la cuisine, elle s'aperçut que Yim avait lavé les casseroles et les poêles, et elle eut un hochement de tête approbateur. Bon garçon, pensa-t-elle avant de s'asseoir dans la bonne odeur de propre. C'est là qu'elle prit ses dernières résolutions. (p. 291)
Un excellent roman que je qualifierais plutôt de "psychologique à la Barbara Vine" (= Ruth Rendell) que de roman policier (même si c'est à ce rayon que vous risquez de le trouver en librairie). L'intrigue est bien menée, les personnages intéressants, le lecteur hésite dans sa recherche du/des coupable/s - moi, en tout cas, comme Doro, j'ai cru avoir compris avant de devoir revoir mon jugement.
Vivement recommandé !
Mme Nan sortit de l'appentis, son lieu d'expiation. Pour la première fois, elle se sentait libre. Délivrée non pas de sa faute, mais du poids de sa faute. (...) Elle traversa le jardin, où son mari attachait les glaïeuls pour que la tempête ne les renverse pas. Il la suivit de son regard dur jusqu'à ce qu'elle soit entrée dans la zone de calme de la maison. Dans la cuisine, elle s'aperçut que Yim avait lavé les casseroles et les poêles, et elle eut un hochement de tête approbateur. Bon garçon, pensa-t-elle avant de s'asseoir dans la bonne odeur de propre. C'est là qu'elle prit ses dernières résolutions. (p. 291)
Un excellent roman que je qualifierais plutôt de "psychologique à la Barbara Vine" (= Ruth Rendell) que de roman policier (même si c'est à ce rayon que vous risquez de le trouver en librairie). L'intrigue est bien menée, les personnages intéressants, le lecteur hésite dans sa recherche du/des coupable/s - moi, en tout cas, comme Doro, j'ai cru avoir compris avant de devoir revoir mon jugement.
Vivement recommandé !
Eric Walz/Berg - source : pirna-tv.de |
Eric Berg est le pseudonyme d'Eric Walz (né en 1966), auteur allemand de romans historiques. Après des études commerciales, il étudie la germanistique à l'université tout en écrivant pour des magazines et journaux.
(éd. Slatkine & Cie, traduit de l'allemand, 395 pp., 2017)
(éd. Slatkine & Cie, traduit de l'allemand, 395 pp., 2017)
Commentaires