La maison des enfants - Charles Lambert

Morgan Fletcher, un homme défiguré, vit reclus dans un manoir, héritier d'une fortune aux origines mystérieuses. Il passe ses journées à étudier les livres de la bibliothèque que son grand-père a patiemment rassemblés. Un jour, arrivent Moïra et David, deux jeunes enfants orphelins qu'il recueille. Puis d'autres enfants arrivent régulièrement, on ne sait trop d'où, mais que Morgan laisse également s'installer. Tous vivent en bonne harmonie et les enfants sont sous la garde d'Engel, la gouvernante de Morgan. Ces enfants, toutefois, semblent chercher quelque chose avec détermination dans la maison. Pourquoi sont-ils là ? Que veulent-ils ? David semble connaître bien des choses et est bien plus mûr que son jeune âge le laisserait supposer. Et quel est ce masque de cire que David donne parfois à Morgan qui retrouve alors un visage humain ? A partir du jour où Moïra disparaît, Morgan va peu à peu, avec l'aide du Dr. Crane, s'aventurer hors de son domaine, jusqu'à se rendre à l'usine dont il est l'héritier mais qui est dirigée par sa sœur. Là, ils y découvriront de bien étranges choses.

source: renaud-bray.com
Voici un livre étrange, dont l'histoire est assez longtemps mystérieuse - qui sont ces enfants ? Les événements se suivent, ne se ressemblent pas mais sont un peu bizarres, plein de sous-entendus, de latence. A cet égard, l'écriture est très réussie. Ce n'est que lorsque Morgan se rend à l'usine que le lecteur commence à mieux comprendre cette histoire qui mélange Histoire, fantastique, "conte". Un roman qui tire vers le gothique mais s'achève, à mon sens, sur une petite note d'inachevé. Le quatrième de couverture fait un rapprochement avec le film Les autres; personnellement, je ne l'ai pas vu - ou alors je n'ai pas "compris juste" où voulait en venir l'auteur.

Les enfants commencèrent à apparaître peu après l'arrivée d'Engel dans la maison. C'est elle qui trouva la première, encore nourrisson, une petite fille dans un couffin, avec un ballot d'habits lavés de frais et pliés avec soin. (p. 9) 

Quelques jours plus tard, David rapporta le visage de cire à Morgan en lui annonçant qu'il était temps qu'ils aillent chercher Moïra. Morgan secoua la tête, nerveux. "Je ne veux pas, répondit-il, d'une voix qui lui parut étrangère.
- Cela ne fait pas de différence, répliqua David. L'heure est venue. Si nous n'y allons pas maintenant, nous raterons notre chance. Allons", dit-il en tendant le masque à Morgan. On aurait dit qu'il avait compris qu'au fond l'homme rêvait de le porter de nouveau - malgré lui, il eut un long sourire entendu, et sa main ne trembla pas. Morgan prit le visage, souple et fin comme de la soie, plus doux au toucher que dans son souvenir, plus semblable à de la peau. Il le leva à hauteur de ses yeux, et le masque parut se mouveua seul pour venir se sceller à son crâne, y adhérant d'aussi près que s'il s'était agi de son vrai visage. (p. 153)

Une lecture mi-figue mi-raisin mais un auteur que je note quand même, car j'ai bien aimé son écriture.
source: The literary sofa
Charles Lambert (né en 1953) est diplômé de Cambridge. Il vit depuis en Italie depuis 1980. Après de la poésie et des essais, il a publié son premier roman en 2008.

(éd. Anne Carrière, traduit de l'anglais par Marie de Prémonville, 234 pp., 2016)

Commentaires

Tania a dit…
Ton résumé me disait quelque chose - et en effet, c'est le film que je me rappelais, très étrange aussi et prenant.
Karine a dit…
Ça reste tentant, quand même... ces atmosphères, ça me plaît généralement.
Saxaoul a dit…
C'est un univers qui ne m'attire pas vraiment.
niki a dit…
ce genre d'atmosphère me plaît beaucoup - j'ai vu le film "les autres", que j'ai apprécié
claudialucia a dit…
On te sent réticente, pourtant ce sujet étrange m'attire bien.

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