Le porteur d'histoire - Christophe Gaultier
D'après la pièce de théâtre d'Alexis Michalik
Offert hier soir par une de mes sœurs, et, ni une ni deux, déjà lu. Il faut dire que l'histoire est totalement addictive et prenante !
J'ai pourtant eu peur en lisant la première ligne : "Quelque part en Algérie, 2001". Ben oui, parce que moi, à part que l'Algérie est une ancienne colonie française, je dois avouer une ignorance crasse de l'histoire de ce pays. Mais les lignes suivantes m'ont tout de suite beaucoup plu, car elles sont tellement vraies :
Qu'est-ce que l'Histoire avec un grand H ? L'Histoire, c'est notre mémoire commune, notre identité. C'est ce qui nous définit en tant qu'êtres humains. Pour nous tous, l'Histoire est concrète, écrite, immuable. Il y a des dates et des événements dont on est parfaitement sûr. On les a appris, à l'école ou dans un livre, et on sait, on en mettrait sa main à couper, que ces dates sont exactes... (...) Et dans tout récit historique, il y a, comme son nom l'indique, une part de récit. (...) L'Histoire ne peut donc pas être absolument objective; elle est mouvante, elle évolue, s'estompe et s'enrichit. Notre identité, notre passé, tout ce qui nous définit n'est qu'un récit. Tout notre passé est une fiction. Ensuite, qu'est-ce qu'une histoire ? Une petite histoire. Ce sont des mots, du vent, de l'air en vibration. Ce n'est rien du tout. (pp. 5-8)
Débute alors l'histoire proprement dite, celle de Martin Martin qui se retrouve en mai 2001 en Algérie où il rencontre Alia et sa fille Jeanne qui vivent dans une maison avec une bibliothèque qui contient quelques trésors, dont un incunable. Et Martin commence à leur raconter une histoire; son histoire qui commence treize ans plus tôt, en mars 1988 dans les Ardennes où il se rend à la suite du décès de son père. Un père qu'il n'a plus vu depuis une dizaine d'années.
Dans son histoire s'emboîteront, de fil en aiguille, d'autres histoires qui feront remonter dans le temps le lecteur et qui, au final, formeront une seule histoire. Des histoires qui se mêlent à l'Histoire et dans lesquelles on croisera Dumas, Delacroix et d'autres.
Bref, vous l'aurez compris, le récit m'a enchanté.
Le point faible de cet album est, pour moi, clairement les dessins dont je ne suis pas fan. Ma sœur m'a fait remarquer le fait qu'on voit bien les crayonnés - c'est vrai et cela me plaît. Non, ce que je n'aime pas, ce sont les traits trop "gras", les contours noirs trop larges, une certaine raideur dans les postures des personnages. Le graphisme étant quelque chose d'essentiel pour moi lorsque je lis une BD ou un roman graphique et qu'il faut absolument qu'il me plaise pour que je choisisse le livre, disons simplement que je n'aurais pas choisi cet album sur ce simple critère. Mais, en même temps, j'aurais eu tort, c'est évident ! Donc merci à ma sœur :-)
Cela dit, il y a quand même de belles cases, et la couverture du livre est très belle. Et, en visitant le site de Gaultier (lien ci-dessous), j'ai vu d'autres dessins dans le même style qui me plaisent beaucoup. En fait, je crois que ce qui me dérange ici, c'est le format trop petit des cases pour son trait. L'appréciation qu'on peut avoir du rendu d'un album étant très personnel, chacun pourra se faire sa propre opinion.
Cela dit, il y a quand même de belles cases, et la couverture du livre est très belle. Et, en visitant le site de Gaultier (lien ci-dessous), j'ai vu d'autres dessins dans le même style qui me plaisent beaucoup. En fait, je crois que ce qui me dérange ici, c'est le format trop petit des cases pour son trait. L'appréciation qu'on peut avoir du rendu d'un album étant très personnel, chacun pourra se faire sa propre opinion.
Christophe Gaultier (né en 1969) a étudié la communication visuelle puis travaillé dans l'animation avant de s'orienter vers la BD et l'illustration pour la jeunesse. D'autres infos ici.
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