Sans voix - Edward St. Aubyn
source: site éditeur |
Lue il y a des années, j'avais beaucoup aimé la trilogie Peu importe, Mauvaise nouvelle et Après tout. Mais j'avais été très déçue par Le goût de la mère dont je suis totalement passée à côté; pas aimé le style, ni réussi à entrer dans l'histoire à laquelle je n'avais pas compris grand chose. Bref, pour cette nouvelle "rencontre" avec St.Aubyn, j'avais quelques craintes malgré les billets largement positifs lus sur les blogs.
J'ai donc été ravie de retrouver un style incisif, moderne, souvent satirique. Je ne suis toutefois pas d'accord avec le critique de l'Express qui en parle comme d'un roman "absolument hilarant" (repris sur la couverture de l'édition de poche); j'ai souri mais absolument pas éclaté de rire.
Bon, de quoi parle l'histoire, me direz-vous ? De la remise d'un prix littéraire sponsorisé par une grosse firme chinoise (controversée). Du jury dont chaque membre a sa définition précise de ce qu'est de la bonne littérature, de leurs petites alliances pour tenter de pousser en avant un livre, mais aussi des prétendants au prix, en particulier Katherine qui n'a pas moins de trois amants dont un autre candidat et un critique littéraire français très porté sur les discours psycho-intello. Ajouter un livre de cuisine indienne sélectionné par erreur dans la liste des finalistes (en réalité, l'éditeur de Katherine s'est trompé lors de l'envoi pour la première sélection) et vous obtenez un roman réjouissant, une petite comédie savoureuse qui, grâce à sa concision, garde son mordant jusqu'à la fin.
Une bonne pioche en ce qui me concerne, vous l'aurez compris.
source: Fitzcarraldo Editions |
Edward St. Aubyn (né en 1960 à Londres) est écrivain et journaliste qui a étudié l'anglais à Oxford. Le goût de la mère a obtenu le Prix Femina en 2007.
(éd. Christian Bourgois, traduit par Jacqueline Odin, 2014. Repris par Le livre de poche, 2016)
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