Un rossignol sans jardin - Ruth Rendell
J'adore Ruth Rendell (1930-2015); ses romans privilégient la psychologie de ses personnages par lesquels elle sonde les profondeurs de la nature humaine, ses vices comme ses vertus. Je n'avais toutefois lu qu'un seul de ses romans mettant en scène l'inspecteur Wexford, il y a des années de cela, et je n'en avais pas gardé un bon souvenir. C'est donc avec quelques appréhensions que j'ai débuté ce roman dont l'intrigue, pourtant, me tentait beaucoup. Et j'ai bien fait car, comme récemment avec Martha Grimes et son inspecteur Jury, j'ai (re-)découvert une série qui m'a offert un bon moment de lecture.
source: fnac.com |
La révérende Sarah Hussain a été étranglée dans son presbytère de Kingsmarkham. La jeune femme n'était pas forcément apprécié. Est-ce son origine indienne qui dérangeait ? Ou alors le fait qu'elle était veuve et vivait avec sa fille de presque dix-huit qui ignore qui est son père ? Ou alors le fait qu'elle n'utilisait pas le livre classique des évangiles mais une version alternative ? Ou encore parce qu'elle se montrait très familière, n'hésitant pas à embrasser les gens et à laisser les enfants se balader dans l'église durant les offices ?
Wexford est à la retraite depuis quelques mois mais son ami, le nouveau commissaire divisionnaire Mike Burden lui demande de l'assister comme conseiller et venir avec lui sur les lieux de l'homicide. Et il faut bien avouer que Wexford ne se le fait pas dire deux fois - au grand dam de son épouse Dora qui préfèrerait le voir lire tranquillement Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain d'Edward Gibbon - il s'agit d'un livre publié à l'origine entre 1176-88, dont plusieurs extraits son reproduit dans le roman et qui sert de "guide" à Wexford pour réfléchir à l'enquête. Dora, d'ailleurs, n'est pas la seule à le trouver un peu trop investi; leur femme de ménage Maxine, un vrai moulin à paroles, est du même avis lorsqu'elle comprend que c'est à cause de Wexford que son fils Jason (un ancien bad boy récemment devenu père de famille) est mis en cause dans un homicide involontaire. Cette seconde intrigue se développe en parallèle.
Un rythme lent mais qui ne m'a pas dérangé, car j'ai aimé les personnages, les lieux, les thèmes abordés (voir plus haut). L'histoire avec Jason (magouilles immobilières) m'a moins intéressée et je ne voyais pas trop comment elle allait se relier à la première. En général, c'est le cas, n'est-ce pas ? Et bien pas ici, bien fait pour moi ;-)
source: independent.co.uk |
Si je préfère quand même nettement les romans plus psychologiques que policiers de Rendell, ce qui signifie en gros ses romans publiés sont le pseudonyme de Barbara Vine (p.ex. Le journal d'Asta, Analphabète ou La maison aux escaliers), comme écrit plus haut, j'ai passé un bon moment de détente et c'est déjà beaucoup.
(éd. Les Deux Terres, traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, 2016)
Commentaires