Meurtres à la pause-déjeuner / Viola Veloce

Au bout de je ne sais combien de secondes je réussis à hurler : "Il y a un mort, il y a un mort, au secours !", presque sans savoir ce que je suis en train de dire. Et je m'enfuis en continuant à crier.
Mais personne ne semble m'entendre... Bien sûr, ils sont encore tous dehors en train de déjeuner. Et maintenant ? Je me remets à crier dans le couloir ou je monte au quatrième prévenir Vernini, notre directeur ? Mais il est interdit d'entrer dans son bureau sans rendez-vous. Cette fois, tout de même, il s'agit d'une mort; il comprendra pourquoi j'ai violé la règle ! (p. 13)
source: site éditeur
Francesca est employée au service "planification et contrôle" d'une grande entreprise milanaise. Un job qui ne la passionne pas mais qu'elle n'ose pas quitter de peur d'avoir toutes les peines du monde d'en trouver un autre. Un jour, alors qu'elle se rend aux toilettes pour se brosser les dents après sa pause-déjeuner, elle y découvre le cadavre de Marinella, son insupportable collègue quadragénaire, voisine de bureau qui passe ses journées à s'occuper en faisant des réussites sur son ordinateur et a bichonner ses plantes vertes. Elle a été étranglée, la corde au cou et les bras croisés sur la poitrine.

Commence alors une histoire assez loufoque qui se veut un prétexte à une critique sur le fonctionnement d'une grande entreprise où les employés sont peu considérés, ne se parlent pas - ou pour s'envoyer des vannes.
Un réflexion aussi sur la pression des parents pour marier leurs enfants. Francesca, trente-quatre ans, est fille unique et a été abandonnée devant l'autel quelques années plus tôt. Du coup, sa mère essaie de la recaser et son père devient surprotecteur après le meurtre - qui sera suivi d'autres.

C'est drôle, léger, ça se lit vite et facilement et on passe un bon moment. J'ai particulièrement aimé les passages avec les parents qui sont vraiment drôles !

"Viens, j'ai habillé ta mère, regarde comme elle est bien !", et il me pousse vers la chambre.
"Papa, qu'est-ce que ça veut dire tu l'as habillée ? Elle n'est pas morte, elle sait s'habiller toute seule !
- Francesca, ne dis pas ces choses-là, elle va encore très mal et je dois prendre soin d'elle.
- Mais elle passe toute la journée à regarder la télévision, elle n'a pas une pneumonie ! (...)
Nous entrons dans la pièce, où maman est couchée sur le lit complètement habillé, exactement comme un cadavre préparé pour la chapelle ardente, sauf que dans ce cas la défunte est vivante et branchée sur une chaîne de Sky. C'est un polars qui lui plaisent tant dorénavant. Je crois que c'est Esprits criminels. Je m'assois sur le lit pour le regarder avec elle. En moins de deux minutes, un tueur en série a déjà trucidé une prostituée et mis la tête de la malheureuse dans le congélateur. (p. 94-5)

Viola Veloce est le pseudonyme d'une personne qui travaille réellement dans une grande entreprise de Milan.

Clara a aimé aussi.

(éd. Liana Levi, traduit par Fanchita Gonzalez Batlle, 248 pp., 2016)

Commentaires

Cecile a dit…
Je suis contente de lire votre avis. Je l'ai acheté l'autre jour au Relay ; cela promet une bonne lecture.
lewerentz a dit…
Bonne lecture, alors ! Je lirai avec plaisir votre billet, bien sûr. J'ai oublié d'écrire dans ma chronique que, à l'origine, en Italie, le livre a été autopublié sur Internet. Il a eu un tel succès qu'il a été ensuite repris par une maison d'édition. Je crois que l'auteur a continué à écrire, il me semble avoir vu d'autres titres sur le web.
keisha a dit…
Ah voilà, je viens de le voir chez clara, qui le trouve sympa!
j'en ai parlé hier et comme toi, je trouve que les passages avec les parents sont excellents côté dialogues !
niki a dit…
encore un livre à noter - je suis dépassée par les événements = il y a trop de livres qui m'intéressent ;)
lewerentz a dit…
Alors tu as double argument pour le lire ;-)
lewerentz a dit…
Merci pour ton passage, Clara. J'ai ajouté ton billet en lien.
niki a dit…
je suis un peu moins enthousiasmée que toi et les autres ayant lu le roman - les parents m'ont copieusement tapé sur les nerfs -si au départ je les trouvais amusants, ils sont vite devenus agaçants, envahissants, bref tout ce que je fuis, mais bon je ne suis pas objective = j'ai eu des mauvaises relations avec mes parents :D
apparemment il m'en reste quelque chose
lewerentz a dit…
Déjà fini ?! Mais quelle rapidité !
Gwenaëlle a dit…
J'aime bien découvrir de nouvelles plumes italiennes, et celui-ci je l'ai repéré depuis un bout de temps. Ton avis ne fait que confirmer mon envie de le lire!

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