Dans la barque de Dieu - Ekuni Kaori
Yôko et sa fille Sôko, douze ans, ont une vie itinérante. Chaque année, elles déménagent dans une nouvelle petite ville. Car c'est ainsi que le père de Sôko, qui a quitté Yôko avant même de savoir qu'il allait être père, est censé la retrouver. Avant de partir, il lui avait en effet affirmé qu'il la retrouverait où qu'elle soit.
Takayama / source: vivrelejapon.com |
Le roman alterne les voix de la mère et de la fille sur sept ans. Dans la première partie, j'ai nettement préféré le personnage de la mère; le langage enfantin de la fille me dérangeait - en même temps, c'est bien vu de la part de l'auteur de le faire évoluer. Puis, à partir du moment où la fille commence à se rebeller contre cette existence nomade - à chaque fois qu'elle entre dans un nouveau collège, elle doit se réadapter, se faire de nouveaux amis -, c'est sa voix, ce personnage que j'ai le mieux apprécié. Surtout que, parallèlement, à partir du moment où Sôko quitte sa mère pour devenir interne dans un lycée, Yôko commence à se laisser plus ou moins "mourir", se sentant abandonnée par sa fille. Bien sûr, elle l'aime mais j'ai trouvé son attitude très égoïste, comme, finalement, l'a été la vie qu'elle lui a imposé depuis sa naissance. Yôko vit dans ses souvenirs de son amour perdu mais qu'elle est certaine d'un jour revoir.
La crise la plus grave de toute ma vie m'est tombée dessus en novembre. Sôko m'a annoncé qu'elle désirait inscrire en internat.
Moi, perdre Sôko ? Hors de question.
Je réfléchis en arpentant la plage à grands pas. Le temps était nuageux, le vent fort.
Sôko, partir ? Hors de question. D'ailleurs, elle n'est encore que collégienne. Ma petite Sôko. Mon troisième trésor, avec sa colonne vertébrale qui ressemble tant à la sienne. (p. 205)
Un bilan en demi-teinte, une petite déception quand même. Une lecture agréable mais sans plus; à mon sens, ce roman n'est pas un indispensable de la littérature japonaise contemporaine.
(éd. Philippe Picquier, traduit par Patrick Honnoré, 253 pp., éd. de poche 2016)
Commentaires
je ne lirai peut être pas celui là mais j'aime bien surveiller leurs parutions