La moisson des innocents - Dan Waddell
source: actes-sud.fr |
Si Code 1879 m'avait enchantée, j'avais moins aimé Depuis le temps de vos pères qui, à mon avis, souffrait de longueurs - même si cela restait du bon roman policier. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre pour ce troisième volume des "enquêtes du généalogiste", sous-titre qu'il mérite encore moins que le second roman. En effet, Nigel Barnes n'est ici vraiment qu'un personnage secondaire, pour ne pas dire une silhouette. Donc si c'est le côté généalogie qui, comme moi, vous a surtout plu dans le premier (c'est toute l'originalité, non ?), j'aime autant vous prévenir que ce personnage n'apparaît pas avant la page 189, ce qui, sur les 320 au total, fait plus de la moitié.
Mais je n'ai toutefois pas boudé mon plaisir car l'enquête menée par l'inspecteur Grant Foster est fort bien ficelée et intéressante. Elle commence lorsqu'à quelques jours d’intervalle, deux hommes sont retrouvés morts : un a été empoisonné à Newcastle; le second s'est, semble-t-il, immolé dans sa voiture à Londres. Le lien ? Tous deux furent des enfants assassins, condamnés pour avoir tabassé à mort un retraité dans un petit village du nord de l'Angleterre, au sortir des années Tatcher et de la fermeture progressive des mines à charbon. Leur peine purgée, ils ont bénéficié d'une nouvelle identité pour tenter, malgré tout, de reprendre une vie d'adulte. Mais quelqu'un les a retrouvé. Foster, alors jeune inspecteur, avait participé à l'enquête.
J'ai bien apprécié le côté "sociologique" du roman - intéressant sans être pesant. Barnes, pour le coup, a droit à sa propre "petite affaire" (qui le touche personnellement) mais qui n'implique aucune recherche généalogique et qui, à mon sens, n'apporte rien au roman, si ce n'est, vu la fin, une porte de sortie pour un éventuel rebondissement dans un prochain roman.
(traduit par Jean-René Dastugue, Babel noir, 2016)
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