La petite femelle - Philippe Janeada
Pour être honnête, lorsque j'ai reçu le roman, je n'étais pas ravie, car nous avions déjà lu Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - que, au demeurant, j'ai bien aimé. Mais le roman de Jaenada est d'une toute autre ampleur puisqu'il compte 700 pages - un pavé, voilà qui ne me réjouis encore moins. Vaudrait mieux qu'il soit bon, très bon pour que j'accroche.
C'est donc à reculons que je l'ai entamé, toutefois stimulée par ce qu'en avait expliqué son auteur dans l'(excellente) émission "Pour un oui, pour un son" de la 1re (RTS, radio suisse). Un gros pavé mais qui, heureusement, se lit plutôt facilement grâce à des chapitres très courts. L'enquête menée par l'auteur est très fournie, dense, il a clairement beaucoup lu sur l'affaire Pauline Dubuisson, sur sa vie, sur tout ce qu'il a pu trouver sur elle. Visiblement tellement qu'il part sur des digressions à tout va, souvent drôles, parfois un poil narcissiques. Le style est très facile à lire et cela aussi, j'ai apprécié. Parfois "familier" comme que Jaenada relève une erreur dans un rapport :
Car c'est faux également (mais allez, on lui reproche bien pire, elle ne va pas nous faire un fromage pour cette approximation). (p. 110)
Dans l'ensemble, j'ai apprécié - certainement pas à sa juste valeur, d'ailleurs -, même si, je ne me suis pas privée, parfois de tourner les pages très rapidement. C'est mal, je sais. La façon d'aborder le personnage de Dubuisson est totalement différente de celle de Seigle donc je ne devrais pas comparer mais je n'ai pas retrouvé ici les très belles scènes marocaines du roman de Seigle. D'ailleurs, pour moi, ce texte de Jaenada est plus un essai qu'un roman.
Si ce roman ne m'a pas transporté, je relirai cet auteur, c'est sûr.
Lu pour le Prix Elle 2016.
(éd. Julliard, 706 pp., 2015)
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