Elle - Harriet Lane
Ayant bien aimé son premier roman, Le beau monde, et n'ayant lu que des éloges sur ce nouveau roman, je n'ai pas hésité à l'emprunter à ma bibliothèque. Et j'ai rudement bien fait, car j'ai beaucoup apprécié.
Pour ceux qui n'en auraient pas encore entendu parler, l'intrigue est celle qui lie Nina, artiste peintre à succès, et Emma, jeune mère de famille qui a mis sa carrière entre parenthèse pour quelques temps. Lorsqu'elle la voit au parc, Nina reconnaît immédiatement Emma qu'elle a brièvement croisé à l'adolescence. Elle ne peut s'empêcher de l'épier discrètement, de chercher les rencontres "par hasard", de savoir ce qu'elle est devenue et surtout de comparer leurs vies.
J'ai clairement préféré Nina à Emma même si plus le roman avance plus la première semble assez tordue et la seconde a gagné ma sympathie - où une forme de pitié.
Harriet Lane - source: theguardian.com |
Les chapitres alternent les voix de Nina et d'Emma, c'est fin, "l'air de pas y toucher", intimiste, les petits riens de la vie, tout cela pour former une histoire dont on a envie de connaître la suite, l'histoire commune des deux femmes. Sur ce point, j'ai regretté que les indices ne soient pas distillés un peu plus tôt. J'ai pensé plusieurs fois à la "solution" mais en même temps, je me disais "oh non, ça ne peut pas être "que ça". Et bien oui ;-)
Dans l'extrait ci-dessous, c'est Nina qui a la parole et rencontre Christopher, 5 ans, le fils d'Emma :
Il se demande s'il doit pleurer maintenant. Je le sens ralentir le pas, désireux de s'insurger, sachant que la situation n'est pas normale, alors je lance : "Écoute, j'ai du chocolat, est-ce que tu en veux ?" et tandis que je prononce ces mots, je le vois s'égayer légèrement, requinqué par la gourmandise et je songe : Très bien, et nous continuons à remonter la colline, le long de la sombre avenue d'arbres, loin de l'air de jeux. (pp. 87-88)
(éd. Feux croisés, traduit par Séverine Quelet, 262 pp. 2015)
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