Le bois du rossignol - Stella Gibbons
source: bookwit.tumblr.com |
Le quatrième de couverture dit ceci : "une comédie pétillante et poivrée, dans la lignée d'une Jane Austen qui aurait revisité Cendrillon".
Et bien je suis tout à fait d'accord et je dirais même que c'est bien mieux que Jane Austen.
Stop, arrêtez le lancer de tomates ! ;-) Ben oui, contrairement à beaucoup sur les blogs, je ne suis pas une fan inconditionnelle de J. Austen. J'ai bien aimé Northanger Abbey et Mansfield Park mais, désolée, Orgueil et préjugé m'a prodigieusement emm*** - ennuyée. Quant à Raison et sentiment, j'adore le film d'Ang Lee mais je ne peux pas lire le roman car Elinor, le personnage jouée par Emma Thompson (que j'adore) est sensé avoir dix-huit ans...! Etant donné que je ne peux qu'imaginer Thomspon si je lis le roman, vous avouerez que je n'y croirais pas deux secondes étant donné qu'elle devait avoir au moins le double lorsqu'elle a incarné le personnage.
Cette digression étant faite, parlons du roman de Gibbons.
Il s'agit de l'histoire de Viola Wither, jeune veuve de vingt-un ans qui, sans le sou, doit se résoudre à quitter Londres pour aller vivre avec sa belle-famille. Ses beaux-parents et leurs deux filles, Tina et Madge, vivent à la campagne et font partie de la petite bourgeoisie. Mais leur vie semble bien triste à Viola. Jusqu'au jour où elle s'éprend de Victor Spring, un jeune et riche parti de la haute bourgeoisie. Problème : il est presque fiancé à une fille de sa classe sociale (mais cela ne l'empêche pas de flirter à droite à gauche avec une certaine désinvolture). Alors la pauvre Viola qui n'est qu'une petite vendeuse...
Autour de Viola, se développe d'autres histoires : Tina qui s'éprend du chauffeur de son père (Downton Abbey n'a rien inventé ;-), Madge qui supplie son père de la laisser avoir un chien, Hetty, la cousine de Victor, qui ne vit que pour les livres, etc.
Alors oui, il n'y a pas la profondeur des personnages d'une Jane Austen mais c'est pétillant, joyeux, pince-sans-rire et enlevé. Quelques longueurs et répétitions mais il y a vraiment de quoi passer un bon moment avec ce roman paru en 1938.
(...) Mr Wither n'avait pas l'intention de chasser sa belle-fille. (...) son parti était pri : puisqu'elle était là, elle allait devoir rester. C'était Mrs Wither qiu l'avait décidé. Elle avait été d'accord avec lui pour juger Viola sotte, dépensière et passablement fourbe, mais elle avait développé plusieurs arguments justifiant qu'on lui accorde de rester. Si elle s'en allait, tous les cousins allaient faire des "commentaires". Elle ne coûtait pas vraiment cher pour son entretien, compte tenu de leurs revenus - "Même si je sais que nous ne sommes pas riches", s'était empressée d'ajouter Mrs Wither. Et elle était l'épouse de leur défunt fils, après tout. Sans oublier que cela faisait une compagnie pour Tina. (...) Et Tina aime beaucoup Viola, elle l'a encore dit l'autre jour.
Dans ce cas... Mr Wither supposait que Viola devait bel et bien rester. Après tout, il la voyait rarement, en dehors des repas, et même s'il ne lui pardonnerait jamais de l'avoir trompé sur son argent, elle ne le gênait pas sérieusement. C'était une femme. Il serait toujours possible de la discipliner." (pp. 75-76)
source: bookdrum.com |
Stella Gibbons (1902-89) a débuté comme journaliste. Son roman La ferme de froid accueil (Cold comfort fam, 1934) a obtenu le prix Femina - Vie heureuse. Elle a également écrit de la poésie.
(éd. Héloïse d'Oremesson / Points, 500 pp., 2013)
Commentaires
Merci de tes bons vœux et je te souhaite aussi une belle année.
je pense que j'aimerais beaucoup, surtout que tu en parles joliment - quand ma pal aura bien diminué, ce qui n'est pas pour demain :D
Allez, je te pardonne magnanimement et je te souhaite une belle et bonne année 2015 pleine de découvertes et de joie.
Merci pour la découverte et très bonne année 2015 à toi!