Irmina - Barbara Yelin
Attention, chef-d’œuvre !
source: reprodukt.com |
Les dessins de cette BD sont, à mon avis, tout simplement à tomber ! Un mélange de crayonnés et dessins aquarellés qui rendent parfaitement les mouvements (des personnages, météorologiques, d'atmosphère). Certains sont pleine page, voire même sur deux pages, c'est tout simplement sublime !
Quant à l'histoire, c'est celle d'Irmina, une jeune Allemande qui, en 1934, se rend à Londres pour y suivre des cours de secrétariat. Hitler est déjà au pouvoir et elle doit régulièrement se justifier des événements dans son pays, alors qu'elle se sent une Allemande "normale". Elle rencontre Howard, un étudiant noir de la Barbade, qui étudie le droit à Oxford. Leur relation doit rester discrète mais Irmina n'hésite pas à défendre son ami contre le racisme ambiant.
En avril 1935, Irmina est toutefois contrainte de rentrer en Allemagne et travaille pour le ministère de la guerre à Berlin, en attendant sa mutation à l'ambassade de Londres. Un événement qui n'aura pas lieu et, le jour où elle reçoit en retour sa dernière lettre à Howard avec la mention "parti sans laisser d'adresse", Irmina est perdue.
Elle finira par épouser un architecte qui travaille pour le régime et elle se détournera / fermera les yeux sur les déportations dont sont victimes les Juifs.
La dernière partie se déroule en 1983. Irmina retrouvera Howard à La Barbade; tous deux auront eu une vie bien différente.
Une postface d'Alexander Korb permet de mieux expliquer "la complicité passive de beaucoup de gens sous le régime nazi" (quatrième de couverture).
Ne vous laissez pas rebuter par une histoire de plus sur la seconde guerre mondiale. Celle-ci est magnifique et, surtout, les dessins sont de vrais bijoux. Rien que pour cela, ce livre mérite au moins que vous feuilletiez ses pages.
Barbara Yelin (née en 1977) a étudié aux Beaux-Arts à Hambourg. Plusieurs de ses récits ont déjà été traduits en français et elle collabore également avec des revues et journaux en Allemagne. Son site.
(éd. Actes Sud, traduit par Paul Derouet, 2014)
Commentaires