L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage - Haruki Murakami
Tsukuru réussit alors à tout accepter. Enfin. Tsukuru Tazaki comprit, jusqu’au plus profond de son âme. Ce n’est pas seulement l’harmonie qui relie le cœur des hommes. Ce qui les lie bien plus profondément, c’est ce qui se transmet d’une blessure à une autre. D’une souffrance à une autre. D’une fragilité à une autre. C’est ainsi que les hommes se rejoignent. Il n’y a pas de quiétude sans cris de douleur, pas de pardon sans que du sang ne soit versé, pas d’acceptation qui n’ai connu de perte brûlante. Ces épreuves sont la base d’une harmonie véritable. (p. 310)
Akamatsu (=
rouge), Ômi (= bleu), Shirane (= blanche), Kurono (= noire) et Tsukuru forment
un solide et inséparable groupe d’amis depuis le lycée. Pourtant, un jour, sans
qu’il n’ait rien vu venir et sans préavis, Tsukuru en est exclu. Est-ce
uniquement parce qu’il est allé poursuivre ses études universitaires à Tokyo
alors que les quatre autres sont restés dans leur ville natale de Nagoya ?
Tsukuru rentre pourtant régulièrement pour les voir et maintenir leur amitié.
Durant plusieurs mois, Tsukuru erre aux portes de la mort ; il ne pense qu’à
cela. Mais il finit par se ressaisir et poursuivre sa vie, non sans passé par
une transformation physique (il abandonne son physique un peu rondouillard d’adolescent
pour celui d’homme mince et musclé). Il poursuit sa vie, ses études, et réalise
son rêve, celui de construire des gares.
Pendant seize ans,
il n’entendra plus parler de ses quatre amis, sans toutefois les oublier
complètement. Et c’est sa rencontre avec Sara, une jeune femme japonaise avec
qui il commence une relation, qui le convainc de renouer avec ses amis afin de
comprendre ce qui s’est passé des années plus tôt et enfin pouvoir se soulager
de ce fardeau. Tsukuru entreprend donc son pèlerinage qui le mènera jusqu’en
Finlande.
source: The Guardian |
Une fois de
plus, j’ai été prise par l’écriture de Murakami, la poésie et la beauté qu’il
réussit à insuffler à ses personnages, ses décors, son intrigue. Pourtant, je l’avoue,
durant les premières pages, je n’étais pas sûre que j’accrocherais car j’étais
gênée par le fait que quatre des personnages étaient désignés par une couleur
(un peu comme dans les romans où certains personnages ne sont nommés que par
une initiale – je déteste cela, car souvent je n’arrive pas à les comprendre,
les aimer).
Au niveau de l’intrigue
pure, je n’ai pas forcément tout compris, in fine, du passage relatant l’amitié
de Tuskuru avec Haida, un autre étudiant à l’université. Bien sûr, elle permet d’autant
plus de mettre en valeur celle avec ses quatre amis « colorés » et
montre que Tsukuru est profondément un être solitaire, mais je suis un peu
restée sur ma faim.
Ces petites
remarques mises à part, j’ai beaucoup apprécié ma lecture ; celle d’une
belle histoire d’amitié (mais oui !).
(éd.
Belfond, traduit par Hélène Morita, 368 pp., 2014)
Commentaires
je note celui là une fois de plus
Dominique: j'en ai aussi préféré certains mais on n'aime rarement tout d'un auteur, n'est-ce pas ?
Céline: je comprend; c'est un peu ce que je disais en parlant du passage avec l'amitié Tsukuru/Haida