Un bébé d'or pur - Margaret Drabble
source : schultess.com |
J'ai acheté ce roman sans être totalement sûre de moi, sûre qu'il me plairait. Je m'explique : le côté "chronique sociale de l'Angleterre" m'attirait beaucoup mais j'avais peur que l'aspect "enfant avec un retard mental" ne m'intéresse pas vraiment et donc m'ennuie rapidement. Mais bon, j'aimais bien aussi la couverture alors je me suis laissée tentée...
...et j'ai bien fais ! J'ai bien aimé, d'autant qu'Anna, le "bébé d'or pur" du titre n'est pas le personnage principal mais seulement le fil rouge de l'histoire. Le premier rôle est laissé à sa mère, Jessica Speight, anthropologue qui, encore étudiante, tombe enceinte de son professeur (bien évidemment marié) avec lequel elle avait une liaison. Refusant d'avorter, elle affronte les difficultés et décide d'assumer son indépendance et d'élever seule sa fille dont elle se rend assez rapidement compte du retard mental qui l'empêchera d'apprendre à lire et écrire. Toutefois, Anna est une enfant facile, toujours souriante, radieuse, lumineuse. Elle ira dans une école spécialisée, Jessica se remariera et...
...je ne vous raconte pas tout - de toute manière, l'intrigue n'est pas haletant. Il suffit de savoir qu'avec Jessica, Anna, et leurs amis du quartier du nord de Londres (dont fait partie la narratrice), on traverse l'histoire sociale anglaise des années 60 à aujourd'hui. Bien entendu, vue la situation d'Anna, une attention particulière est donnée au système de santé, à la différence créée par le handicap, à la maladie mentale, à l'innocence, mais aussi à l'indépendance naissante des femmes. De plus, plusieurs pages parlent d'anthropologie et sont intéressantes (sauf les dernières que j'ai trouvé beaucoup trop longues).
source : site The Telegraph |
J'avais déjà bien aimé La sorcière d'Exmoor de Margaret Drabble mais ce roman-ci m'a encore plus convaincu malgré sa quasi absence de dialogues (autre sujet d'inquiétude initiale, pour être honnête).
Et vous ? Il vous tente ?
(éd. Christian Bourgois, traduit par Christine Laferrière, 398 pp., 2014)
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