Elle a disparu - Gwendolen Gross
source : site Willems Consultants |
J'ai beaucoup aimé ce livre et après les deux premières phrases, j'étais déjà à moitié conquise :
"M. Leonard fut la dernière personne à voir Linsey Hart, dix-sept ans, avant qu'elle ne disparaisse dans la moiteur bleutée d'un matin de fin d'été. Assis sur le tabouret de piano laqué noir devant la baie vitrée, il jouait les Scènes d'enfants de Schumann tout en fredonnant la mélodie." (p. 11)
Pourquoi ? Parce qu'il y a les mots piano, Scènes d'enfants et Schumann, soit trois choses que j'adore ;-) Plus sérieusement, j'ai vraiment beaucoup aimé le style, le récit et ce qu'il nous décrit. Un côté Desperate Housewifes, finement écrit.
Linsey Hart, une jeune fille sur le point d'entrer à l'université, disparaît quelques jours avant son départ. Cet événement est inhabituel dans la tranquille banlieue résidentielle américaine où il se produit, et permet à l'auteur de nous dévoiler la vie de quelques uns de ses habitants.
Il y a bien sûr la famille de Linsey, sa mère Abigail qui est sur le point de reprendre un travail après avoir élevé ses enfants, mais qui, pour l'heure, est bien sûr folle d'inquiétude. D'autant qu'elle pense que c'est peut-être de sa faute, car peu auparavant, elle a obligé sa fille à rompre avec Timmy, son petit-ami qui, lui, part étudier en Californie. Mais le jeune garçon a retardé son départ pour participer aux recherches. Linsey aurait-elle été agressée ? Il y a aussi les deux demi-frères jumeaux et le beau-père de Linsey. Et plusieurs voisins : M. Leonard, un pianiste en train de mourir, Mme Stein qui trompe son mari avec Jordan, un jeune homme de dix-neuf ans brillamment diplômé de Yale mais qui n'a pas encore décidé de la suite de sa vie, et Geo, un jeune garçon noir qui a photographie à longueur de journée son quartier.
Bref, une occasion de nous montrer l'arrière du décor de la middle class américaine, entre les faux-semblants, les remises en question et les espérances des uns et des autres. L'histoire se déroule sur cinq jours et chaque chapitre permet à un autre personnage de s'exprimer (tout le texte est toutefois écrit à la troisième personne).
(éd. Liana Levi, traduit par E. et P. Aronson, 270 pp., 2014)
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