Un coup d'aile - Vladimir Nabokov
Suivi de La vénitienne
Un coup d'aile (1923)
En séjour dans une station de ski suisse, Kern, veuf depuis quelques mois (son épouse s'est suicidée), est fascinée par Isabelle, une jeune Anglaise qui loge dans la chambre voisine de la sienne. Isabelle skie très bien et est considérée comme "un oiseau" par les autres résidents. Un soir, Kern entend du bruit chez sa voisine et la "sauve" d'une créature de plumes. Rêve ou réalité ?
La Vénitienne (1924)
En visite chez son condisciple de l'université, le timide Simpson tombe littéralement amoureux d'un portrait d'une Vénitienne peint par S. del Piompo (1485-1547). Or, la femme ressemble étrangement à Maureen, l'épouse d'un restaurateur d'art, eux aussi hôtes au château. Un tableau qui va révéler les faux-semblants entre les personnages.
Première découverte de Nabokov; je suis charmée (!) même si je n'ai pas vraiment compris la fin de Un coup d'aile. Le style des deux textes m'a beaucoup plu; c'est frais, imagé, envoûtant. Coup de cœur pour La Vénitienne !
"La Vénitienne de ce vieux débauché de del Piombo vous a donc plu", dit Magor en projetant dans l'obscurité une bouffée de fumée rose.
- Beaucoup, répondit Simpson qui ajouta : bien entendu, je n'y connais rien en peinture.
- Mais malgré tout, elle vous a plu, dit Magor en hochant la tête. C'est merveilleux. C'est le premier pas vers la compréhension.
- Elle est comme vivante, dit d'un air songeur Simpson. On pourrait croire aux récits mystérieux sur les portraits qui deviennent vivants. J'ai lu quelque part qu'un roi est sorti de la toile et dès que..."
Magor se répandit en un rire doux et cassant.
- "Ce sont des bêtises, bien entendu. Mais il existe autre chose, le contraire, si je puis dire." (p. 78)
(éd. Gallimard/Folio, 1990)
(photo : site The Guardian)
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