The girl on the stairs - Louise Welsh
Ma soeur a vraiment eu fin nez en m'offrant ce roman et je l'en remercie.
L’histoire est
entièrement narrée du point de vue de Jane, ce qui a son importance, de même
que les rapprochements qu’elle fait entre le comportement d’Anna et sa propre
attitude au même âge. L’intrigue est bien menée et la tension monte
graduellement. Dès les premières pages, on sent le malaise de Jane, sa
fragilité (est-elle uniquement due à sa grossesse ?), ses soupçons, ses
questionnements et ses doutes également vis-à-vis de la fidélité de Petra.
Berlin en hiver.
Jane, une Anglaise enceinte, part s’installer chez Petra, sa partenaire, Allemande,
qu’elle a rencontré six ans plus tôt et avec laquelle elle a vécu à Londres.
Jane est à quelques semaines du terme, elle parle peu allemand et se retrouve
seule et passablement perdue dans une ville qu’elle ne connaît pas lorsque
Petra est au travail dans la journée. Elles vivent dans un ancien quartier
juif, dans un vieil immeuble à côté d’une église et de son cimetière. Un
endroit qui ne semble pas vraiment accueillant ni confortable, bien que leur
appartement soit chic, grand et bien équipé mais minimaliste.
Quelques jours
après son arrivée, Jane rencontre Anna sur le palier, une jeune fille de treize
ans qui vit dans l’appartement voisin avec son père, obstétricien. Jane remarque
des ecchymoses sur son visage et elle a vite fait de les relier aux cris
apeurés qu’elle a entendus la nuit précédente. Anna serait-elle battue par son
père, voire, pire, abusée ? Jane en est persuadée après avoir surpris une dispute
sur le palier entre le père et la fille ; le père traitant même sa fille
de catin. Jane essaie d’amener Anna à se confier mais la fillette la repousse
et défend son père. Autour d’elle, personne ne semble prendre ses craintes au
sérieux ; ni Petra qui souhaite seulement que Jane se repose et profite de
sa nouvelle vie en Allemagne, ni Tielo, le frère jumeau de Petra, ni même le père
Walter, le prêtre de l’église. La seule qui semble accorder quelques crédits à
ses propos est Heike Becker, une vieille dame à moitié sénile qui vit avec son
mari au rez-de-chaussée. Jane n’en démord toutefois pas et cherche à savoir
pourquoi Greta, la mère d’Anne, ne vit pas avec son époux et sa fille. Qui
était-elle ? Où est-elle ? Berlin est une ville pleine des fantômes
de son passé, expliquera Petra à Jane qui se sent de plus en plus isolée,
abandonnée et incomprise.
Un bon roman,
subtil par ses non-dits et sous-entendus plutôt que par beaucoup d’action.
Conseillé si vous aimez ce genre !
source : bbc.co.uk |
Louise Welsh
(née en 1965 à Londres) a étudié l’histoire à Glasgow puis a travaillé
plusieurs années dans une bouquinerie avant de se consacrer à l’écriture. Dès
son premier livre, elle reçoit nominations et prix.
(éd. John
Murray, 294 pp., 2012)
Commentaires
Manu : je viens de chercher sur le net et ai trouvé 2 titres traduits ("De vieux os" et "Impasse de la perversion") mais pas celui-ci. C'est la première fois que je lis cette auteur donc ne peux te parler de ses autres romans. Essaies !