Lady Hunt - Hélène Frappat
The lady of Shalott (1888) de J. W. Watterhouse |
Depuis quelques
temps, Laura est hantée par un rêve récurrent d’une maison qu’elle croit
connaître mais n’arrive pas à situer ni identifier précisément. Est-ce
seulement son travail d’employée dans une agence immobilière pour logements de
haut standing qui la travaille ? Ou est-ce la première manifestation de la
maladie de Huntington (dégénérescence neurologique héréditaire) qui a emporté
son père ? Bientôt, elle assiste à la disparition temporaire de l’enfant d’un
couple à qui elle fait visiter un logement. Impossible de donner une durée à
cette absence mais l’enfant semble la comprendre et lui donnera plus tard la moitié d’une
obsidienne. Ont-ils tous les deux un don ? Pourquoi cet immeuble
brûle-t-il peu après ? Pourquoi les miroirs ne lui renvoient-ils plus son
reflet mais celui d’une mystérieuse dame rousse qui semble l’appeler. Tout cela
est-il réel ou glisse-t-elle lentement vers la folie ? Laura
parviendra-t-elle à s’accrocher à la réalité ? Persuadée que la maison de ses rêves existe réellement et qu'elle contient la réponses à ses questions, elle veut la trouver.
Pour être
honnête, j’ai aimé mais j’ai eu du mal à écrire ce billet, à préciser ce qui m’a
plu. On dira que c’est l’effet "fantastique" du roman qui agit ;-)
Dès les
premières pages, j’ai bien accroché au style simple mais poétique et qui joue
habilement avec les jeux de mots ; p.ex. "Laura" devient peu à
peu "l’aura" et "Huntington" se transforme en "Hunt"
puis "Lady Hunt". Le mélange entre réalité et rêve et l’entre-deux
est savamment dosé et étayé grâce à des poèmes (The lady of Shalott
de Tennyson) et chanson (Astral week de Van Morrison).
Les relations
entre Laura, sa sœur Elaine et leurs parents sont intelligentes et
intéressantes.
Un extrait permettra de vous faire une meilleure idée et, je l'espère, vous tenter comme Kathel a réussi à me convaincre :
« Depuis
plusieurs mois, mes nuits sont troublées par l’irruption d’un rêve étrange. Une
maison s’introduit dans mon sommeil,
accapare mes rêves.
Un
visage inconnu, dans une fête, au fond d‘une pièce noire de monde, me fixe avec
une inexplicable insistance. Intriguée par ce regard qui me lance un appel
muet, je me fraie un chemin dans la foule. Mais l’inconnu a disparu. Personne
ne se souvient de lui, à croire que j’ai inventé sa présence.
Le
rêve à fait son apparition au début de l’automne, quelques jours après mon
embauche dans l’agence immobilière Geoffroy de Birague, place des Ternes.
Le
plus souvent, ça commence comme ça…
Un
lieu que je n’ai jamais vu m’emplit d’inquiétude et d’apaisement. J’ignore si l’écho
que le lieu suscite en moi (trop faible pour se transformer en souvenir)
résonne comme une sonnette d’alarme. Quand le rêve s’achève, je voudrais
retourner devant la demeure où mes nuits trop courtes m’empêchent d’entrer. En
fermant les yeux, chaque soir, j’attends et redoute le retour du rêve. » (p. 13)
(éd.
Actes Sud, 2013, 318 pp.)
Commentaires
Keisha: des goûts et des couleurs. Par contre, Lemaître est sur ma liste depuis un moment, il faudrait vraiment que je m'y mette !
mais je confirme qu'il est parfois difficile d'écrire un billet sur un livre qu'on a apprécié, c'est paradoxal mais c'est un fait :)
en tout cas, tu me tentes une fois de plus (soupir soupir =^-^=)