Le prénom - Mathieu Delaporte & Alexandre de la Patellière
Elisabeth et
Pierre, un couple d'enseignants, ont invité Vincent, le frère d’Elisabeth, sa femme Anna enceinte, et
Claude, leur ami commun tromboniste pour un repas. La soirée débute gaiement,
et pour patienter jusqu’à l’arrivée d’Anna, Vincent, qui a très bien réussi
dans l’immobilier, fait deviner le prénom qu’ils ont choisi pour leur fils.
Lorsqu’il annonce leur intention de l’appeler Adolphe, en référence au roman de
Benjamin Constant, ses amis sont horrifiés, car eux, bien sûr, pensent
immanquablement à Adolf Hitler. Cette première brouille n’est que le début
d’une dérive où chaque personnage "va s’en prendre pour son grade".
La pièce est
certainement très plaisante à voir jouée, car la lecture est très rythmée, sans
temps mort. J’ai beaucoup apprécié le fait que tout en gardant l’humour jusqu’au
bout, le texte est très dur (féroce) sur les relations humaines.
Lorsque le film
tiré de la pièce est sorti, j’avais vu la bande-annonce et m’étais dit que je
le regarderais volontiers en DVD ; ça semblait drôle. En lisant la pièce,
dans le premier tiers, on sait déjà que Vincent a fait marcher ses amis et qu’il
ne va pas réellement appeler son fils Adophe. Je me suis donc demandée comment
le texte continuerais et j’ai bien aimé la suite – si ce n’est plus. Les thèmes
abordés sont la famille, l’homosexualité supposée, les liaisons cachées, des rêves
professionnels avortés. J’ai vraiment bien aimé les personnages de Claude et
Elisabeth qui sont tous deux très touchants, vrais, les plus humains.
Mathieu Delaporte (né en 1971) est scénariste, dramaturge et réalisateur. Il a étudié l'histoire et les sciences politiques. Son court-métrage Musique de chambre reçoit plusieurs prix et, entre 1998-2001, il travaille au département "fiction" de Canal+.
Alexandre de la Patellière (né en 1971) est également scénariste, dramaturge et réalisateur, mais aussi producteur. Il débute comme assistant réalisateur puis se dirige vers la production et l'écriture.
(éd. L’avant-scène
théâtre, 2010)
(photo : le blog à titi)
Commentaires
Les personnages changent à nos yeux, de sympathiques, ils finissent par devenir odieux ! Magnifique travail d'auteur. Pourquoi toujours aller chercher le sempiternel Sacha Guitry tellement démodé, alors que de jeunes auteurs ne demandent qu'à être joués...