La nuit qui ne finit pas - Agatha Christie
villa High and Over House, photo de Ian Halley, sur le site Amersham.org.uk |
Michael Rogers, le
narrateur, est un jeune homme sans le sou qui n’arrive pas à se fixer sur une
profession et cumule les petits boulots les uns après les autres. Il rêve de
richesse mais ne veut pas devoir travailler longtemps pour y parvenir. Un jour,
il tombe sous le charme à la fois d’Ellie Guteman, une jeune américaine
héritière d’une immense fortune, et du « Champ du gitan », une
propriété abandonnée sur une colline de la campagne anglaise. Ellie est elle
aussi attirée par l’endroit. N’ayant pas encore atteint ses vingt-un ans, elle
voit encore sa vie régentée par sa belle-mère Cora mais réussit à trouver
quelques échappatoires grâce à la complicité de Greta Andersen, sa « dame
de compagnie ». Les deux jeunes gens tombent amoureux et se marient
rapidement, en cachette de la famille d’Ellie qui ne considèrerait pas Mike
comme une bon parti – ce qu’il reconnaît d’ailleurs, tout comme il avoue son
ignorance du monde de la finance et des affaires d’Ellie. Celle-ci achète la
propriété et le jeune couple demande à Rudolf Santonix, un ami de Mike et architecte
malade mais génial, de leur construire la maison de leur rêve. Mais le jour
même de leur installation, de curieux incidents commencent à se produire.
Sont-ils liés à la malédiction professée par Mme Lee, une gitane diseuse de
bonne aventure qui avait fortement
conseillé à Ellie de s’éloigner rapidement de l’endroit ?
Un des meilleurs
Christie que j’ai lu ! Tout d’abord, le récit est raconté à la première
personne, ce qui est assez inhabituel (excepté le célèbre Meurtre de Roger Ackroyd paru en 1926). Dès les premières pages, l’atmosphère
est assez lourde ; on sent que quelque chose se trame mais sans réussir à
mettre le doigt dessus, d’autant que les événements fâcheux ne débutent que
dans la seconde partie. Bien sûr, à la fin, on se rappelle et on comprend les
détails éparpillés dès le début. On voit aussi les liens du livre avec d’autres
romans précédents de Christie – mais je ne vous dirai pas lesquels pour ne pas
gâcher l’intrigue.
La narration à la première personne donne aussi au roman une
tonalité plus sérieuse ; la psychologie des personnages m’a semblé
beaucoup plus approfondie que dans d’autres de ses romans. Franchement, je n’avais
pas l’impression de lire un roman policier – et encore moins l’impression de
lire un Agatha Christie !
Le roman paru en
1969 est aussi moins « collet-monté et bonnes manières » que d’autres
et Agatha Christie aborde des thèmes comme le sexe de manière assez libre. J’adore
le côté bonnes manières de ses autres romans mais c’est sympa aussi de lire
quelque chose de différent de cette auteur qui réussit souvent à me surprendre.
(éd. du Masque,
nouvelle édition 2013 avec une couverture du photographe Martin Parr)
Commentaires
Y.
c'est effectivement un excellent agatha christie, mais là je ne suis guère objective, elle reste mon auteure-doudou (quand je suis en panne de lecture, c'est vers ses romans que je me tourne et l'envie de lire me revient)