Palacinche, histoire d'une exilée - Caterina Sansone et Alessandro Tota
Après la 1re guerre mondiale, la ville de
Fiume sur la cote adriatique, est austro-hongroise puis italienne, puis
yougoslave. Aujourd’hui, elle se nomme Rijeka et fait partie de la Croatie. Sa
population a toujours été mixte, dont une grande communauté italienne. Lors de
son annexion par l’ex-Yougoslavie (et donc communiste), les ressortissants
italiens (environ deux cent cinquante mille personnes) furent poussés à l’exil.
Parmi eux, Elena, la mère de Caterina Sansone, ses parents, sa sœur et sa
grand-mère. Cette famille vivra durant douze ans comme réfugiée dans des baraquements; d’abord à
Trieste puis à Udine avant de partir à Palerme puis de remonter dans la région
de Naples. Aujourd’hui, les parents de l’auteur vivent à Florence. Et c’est
leur histoire qu’elle et Alessandro Tota raconte dans Palacinche. Pour cela,
ils partent de Florence pour faire à rebours le trajet, remonter le fil des
mémoires et des archives, des photos. Le résultat est ce beau livre qui mêle bande dessinée, photos et documents d’archives et photographies des lieux tels qu’ils sont
aujourd’hui.
J’ai beaucoup aimé ce livre souvent émouvant, mais qui
apporte également quelques touches d’humour lorsque Sansone et Tota se mettent
en scène. Pour être franche, je ne l’aurais jamais lu s’il n’était s’agit d’une
bande dessinée, car ce type de récit n’est, en général, pas trop ma tasse de
thé. Mais l’idée originale pour en parler m’a vraiment séduite et l’ensemble
est touchant.
Le titre est issu des palacinches, des sortes de
crêpes typiques d’Europe centrale. Le récit se conclue d’ailleurs avec la
recette, ce qui est une belle manière de dire que notre héritage et notre
bagage culturel est partie intégrante de nos vies.
Caterina Sansone est née à Florence en 1981. Elle vit à Paris comme
photographe. Alessandro Tota est né à Bari en 1982, vit aussi à Paris et
travaille comme dessinateur et auteur.
(éd. Olivius, 2012)
(images : site BDGest)
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