Le beau monde - Harriet Lane
source: site Simon & Schuster |
Un soir d’hiver, en rentrant chez elle,
Frances est la première arrivée sur un accident qui vient de se produire. Elle
appelle les secours et en les attendant, reste auprès de la conductrice qu’elle ne
voit pas mais qui n’est pas inconsciente et semble plutôt calme. Pourtant, elle
décède sur place, peu après l’arrivée de l’ambulance. Frances fait sa
déposition à la police mais refuse, peu après, de rencontrer la famille.
Toutefois, après avoir appris que la victime était Alys, l’épouse du célèbre
romancier Laurence Kyte, elle ne peut résister et entrevoit la possibilité d’améliorer sa
vie calme et plutôt terne de petite correctrice pour les pages livres d’un
quotidien londonien. Une brève rencontre est donc organisée et Frances ne peut s'empêcher de mentir en disant que les dernières paroles d'Alys étaient : "Dites-leur que je les aime". Elle se lie même d’amitié avec Polly, la fille de dix-neuf ans.
Au fil des mois, sans jamais s’imposer réellement, Frances finit par entrer
dans cette famille (invitations dans leur maison de vacances, etc.), tout en
s’imposant peu à peu au bureau. Sa directrice en chef la voit d’un autre œil
depuis qu’elle la sait "amie de" et lui confit quelques travail de
critiques, lui offre des invitations à des vernissages et autres soirées du
monde littéraire. Si Frances apprécie que le regard des autres sur elle change,
son "objectif final" est bien de séduire Laurence, lequel ne semble
pas insensible à son charme.
J’aimais bien le synopsis de départ de ce roman,
d’autant que le quatrième de couverture parlait d’une sorte de "thriller psychologique". Toutefois, j’ai été un peu déçue par
la tranquillité du récit. Non pas que je souhaitais des rebondissements à tout
va. Non. Mais le texte est entièrement narré du point de vue de Frances que je
trouvais un peu trop passive, trop modeste. Je l’aurais sûrement préférée un
peu plus opportuniste, moins "l’air de ne pas y toucher". D'un autre côté, je suis certaine
que j’aurais détesté un personnage rentre dedans, carriériste et ambitieuse, revancharde. Pourtant,
son attitude est subtile ; elle sème quelques graines et attend qu’elles
germent. Elle ne perd jamais de vue son but mais prend le temps qu’il faut pour
y parvenir. Son attitude est sans cesse ambiguë : elle profite du malheur
des uns pour essayer de se revaloriser. Malgré cela, je ne l’ai pas détestée,
j’avais même envie qu’elle parvienne à son but.
Ce qui m’a beaucoup plu ce sont les thèmes
abordées : la façon dont les autres nous perçoivent et dont leur regard
peu changer et, à son tour changer notre propre regard sur nous, la critique du petit monde littéraire et celle du fonctionnement d’une
carrière (ici, c’est le journalisme).
Sans parvenir à le définir précisément, il y a pourtant un je-ne-sais-quoi qui m'a dérangé... Un bilan en demie-teinte, donc.
source : The Guardian / Harriet Lane est à droite |
Harriet Lane est journaliste et collabore entre autres avec Tatler, The Observer, The Guardian, Vogue. Le beau monde est son premier roman.
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