Zoraya, une jument pas comme les autres - Isabelle Dubois
Avec la collaboration d'Eliane Dubac.
Pour les amoureux des chevaux !
Lorsque j’ai vu ce récit en librairie, je n’ai pas
hésité longtemps avant de l’acheter, car depuis quelques mois, je prends des cours
d’équitation et c’est un pur bonheur. De plus, Zoraya et Micky (la seconde
jument dont parle le récit) sont de la race franches-montagnes, la région d'où je viens, et mon père en possède également deux (dont une aura son premier
poulain dans quelques mois). Pour ne rien gâcher, le récit se passe au Valais et
je suis toujours contente de lire une histoire qui se déroule « en terrain
connu », en Suisse. Et puis, j’ai récemment lu le très intéressant livre
de Chris Irwin, Les chevaux ne mentent jamais, et j’étais bien motivée à
poursuivre sur ma lancée.
Zoraya retrace l’histoire de la rencontre d’Isabelle et Patrick, un jeune
couple, avec deux juments franches-montagnes, Zoraya et Micky, que leur
propriétaire souhaite donner à la suite du décès de son époux. Le texte
développe ensuite leur histoire qui mêle
moments de joie, de sentiment de liberté, de satisfaction, mais aussi des
instants plus douloureux.
Ce que j’ai surtout aimé dans le texte véridique
d’Isabelle Dubois, c’est de voir à quel point on s’attache aux animaux de
compagnie qui deviennent des membres à part entière d’une famille. De ce point
de vue, le récit est très touchant ; on sent l’amour de l’auteur pour ses
deux chevaux, son attention et son soin vis-à-vis d’eux, le bonheur qu’elle a
retiré de sa relation privilégiée avec Zoraya, une jument au caractère
visiblement aussi fort que celui de sa propriétaire.
Evidemment, la vie des
animaux, comme la notre, n’est pas toujours rose et lorsque sa jument se met à
boiter, Isabelle mettra tout en œuvre pour la supprimer. Jusqu’à ce
qu’une femme pratiquant la communication intuitive avec les animaux lui
apprenne que cette claudication résulte d’une ancienne blessure, et que Zoraya
a surtout une souffrance mentale et la peur de trébucher et donc faire tomber
sa cavalière. Lorsque durant les ballades suivantes, Isabelle encourage Zoraya en lui disant de ne pas avoir peur et de lui faire confiance, la jument
ne boite plus ! Ce côté du texte m’a beaucoup plu, car il exprime bien que
les animaux ont aussi une conscience, une sensibilité, et peuvent eux aussi
construire une relation avec nous. Il est d’ailleurs reconnu que les chevaux
sont des animaux très sensibles et réactifs, plutôt peureux (contrairement à ce
que l’on pourrait croire).
Une autre jolie chose que met en avant le récit, c'est les liens que les animaux permettent de nouer avec d'autres personnes. Outre la rencontre d'Isabelle et Patrick avec Zoraya et Micky, le récit est aussi celui d'une nouvelle amitié avec un autre couple de passionnés de chevaux, Eliane et Gilles.
L’objectif de ce blog étant aussi de donner quelques
idées de lecture à ceux qui le suivent, je dois quand même mentionner un ou
deux points plus négatifs du livre, notamment la qualité d’écriture qui est
assez scolaire, plate et linéaire. Au début, ça m’a vraiment dérangé. Pourtant,
j’avais toujours envie de lire la suite et j’avais bien du mal à reposer le
livre. Dans son introduction, l’auteur explique qu’elle voulait d’abord en
faire un scénario de film. Ce n’est sûrement pas plus aisé à écrire, mais je
trouve que l’idée n’aurait pas été si mauvaise, car elle aurait obligé à la
concision. Une des choses qui m’a le plus gêné dans ma lecture est le nombre
incroyable de détails pour raconter une simple action. J’avais un peu
l’impression de lire une rédaction et lorsqu’on lit beaucoup, c’est assez
déstabilisant. J’ai également trouvé dommage qu’Isabelle Dubois raconte son
histoire à la troisième personne alors que l’on sait dès le début que c’est la
sienne. Evidemment, l’auteur n’est pas écrivain et le récit qu’elle a construit
est déjà un joli tour de force. De plus, on est d’accord, c’est toujours facile
de critiquer ; en faire autant serait certainement une autre paire de
manches !
Bref, pour apprécier ce texte, il faut garder à
l’esprit son fond, le message qu’il veut faire passer, et oublier un peu sa
forme. Il devient alors ce qu’il se veut : un beau moment de lecture.
(éd. Indigo - Montangero, 2012)
(photo couverture : site éditeur)
Commentaires
Très bonne année Lewenrentz et gros bisous
Le livre n'est pas si mal écrit; disons que ce n'est pas le prochain prix littéraire à succès. Mais comme je l'ai dis, ce ne dois déjà pas être évident de raconter une histoire, donc chapeau !
Et merci de votre commentaire avec lequel je suis tout à fait d'accord !