Solace - Belinda McKeon
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Dublin. Mark est doctorant en
littérature. Il est tiraillé entre son envie de vivre une vie moderne,
confortable, urbaine, avec ses amis, et son "devoir" de retourner
régulièrement à la campagne, aider ses parents qui ont une ferme dont il
héritera. Il sait aussi qu’il restera toujours un homme de la campagne,
qu’enfant, il aimait aider son père, et qu’il ne se sent pas toujours à l’aise
en ville.
A une fête, il rencontre Joanne, une avocate
stagiaire, et en tombe immédiatement amoureux. Même s’il ne la reconnaît pas
immédiatement, la jeune femme vient de la même région que lui ; ils
étaient pour ainsi dire voisins. Lorsqu’elle le lui rappelle, Mark est
d’ailleurs un peu déstabilisé car il sait que leurs pères respectifs étaient amis
avant de s’éloigner l’un de l’autre lorsque celui de Joanne, riche notaire,
avait racheté au nez et à la barbe de Tom, le père de Mark, une ferme que
celui-ci convoitait depuis longtemps. Même si le père de Joanne est décédé
depuis plusieurs années et qu’elle n’a que peu de contact avec sa mère qui vit
toujours dans la région, la première visite chez les parents de Mark se déroule
dans une ambiance tendue.
Peu après, Joanne tombe enceinte et les deux jeunes
gens doivent réaménager leur vie pour s’occuper de leur petite fille. Tous les
personnages sauront-ils oublier les anciens conflits ?
Mes sentiments face à ce premier roman de B. McKeon
sont mitigés. Dès les premières lignes, on comprend qu’il y a quelque chose qui
cloche ; on pressent qu’un drame est survenu mais on ne le connaîtra qu’à
la moitié du roman, on attend le flash-back avec impatience. D’un côté, j’ai
beaucoup aimé pas mal d’éléments, les décors et les dialogues notamment. De
l’autre, j’ai quelques réserves sur les personnages. Mark, j’avais un peu envie
de le secouer, en particulier dans les scènes avec son père. Leurs relations
n’ont jamais été faciles, Tom étant quelqu’un de simple, qui parle peu et ne
comprend pas où le doctorat de son fils le mènera ; c’est trop abstrait. Il est un homme de la terre qui vit dans et
avec du concret. En même temps, il respecte le travail de son fils et pense
qu’il finira bien par comprendre que sa vraie place est à la ferme. Alors même
si l’attitude de Tom m’agaçais souvent, rétrospectivement, je dirais qu’il est
un personnage plus intéressant, moins passif que son fils car il a la foi et
l’énergie en ce qu’il fait. J’aimais bien Joanne mais je n’arrivais jamais à
vraiment comprendre ce qu’elle ressentait face aux événements – il faut dire
que l’auteur ne l’écrit pas vraiment.
L’ensemble reste un bon roman mais je trouve dommage
que l’auteur soit parfois passé "comme chat sur braise" sur
certains événements centraux qui, à mon avis, auraient mérité plus de
développement.
Belinda McKeon est née en 1979. Diplômée de Trinity
College, elle écrit du théâtre et collabore au Irish Times. Egalement diplômée
de Columbia University, elle vit à Brooklyn.
Solace (= consolation, réconfort) a obtenu le prix Irish book of the year 2011.
(éd. Picador, 2011)
(photo auteur : site Internet de Mug Magazine)
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