Sons and lovers - D. H. Lawrence

Le mariage de Mrs Morel, une femme éduquée, avec un mineur, n’étant pas heureux, elle reporte tout son amour sur ses enfants, et en particulier son cadet Paul après le décès de son aîné. Paul est d’un tempérament rêveur, artiste, sensible. Il a une conscience aiguë de la situation entre ses parents et prend soin de sa mère, lui rend son amour, et souhaite même la mort de son père. Jeune adulte, il est d’abord attiré par Miriam, une jeune fille de son âge qui habite une ferme près de chez lui mais qui est très introvertie et a une conception assez spirituelle de son amour pour Paul. Lorsqu’elle comprend qu’il n’y a rien de mal à l’aimer et avoir du désir pour lui, c’est trop tard ; Paul s’est tourné vers Clara. Pourtant, Paul éprouve des sentiments pour Miriam mais pense qu’elle n’est pas capable de donner de l’amour et veut seulement en recevoir. Il l’a compare à une nonne et se voit comme un moine lorsqu’il est avec elle : leur relation se situe à un niveau plus spirituel que physique. Clara, elle, est plus âgée, séparée, et proche des suffragettes. Autant Mrs Morel n’aime pas Miriam qu’elle considère comme trop simple pour son fils, autant elle apprécie Clara, plus indépendante. Mais Paul, jusqu’à la fin, sera « entravé » dans ses relations aux femmes par son amour à sa mère, l’amour et la force de l’amour de celle-ci, son influence psychologique.

Ce roman de D. H. Lawrence s’inspire en grande partie de sa propre vie : les relations entre ses parents étaient tendues et il entretenait une relation très forte avec sa mère. Comme Paul, il a travaillé pour une entreprise fabriquant des prothèses et c’est son amie de l’époque qui a servi de modèle pour Miriam.

Un des thèmes abordés par le roman (publié en 1913) est le complexe d’Œdipe, la célèbre théorie de Freud développé dans son Interprétation des rêves dès 1897. Pourtant, Lawrence n’aimait pas et avait déclaré ne l’avoir jamais lu. Le roman parle également de la situation des mineurs dans le nord de l’Angleterre au début du 20e s., du mouvement naissant des suffragettes dès les années 1910.

C’est ma première lecture d’un texte de Lawrence et je dois dire que je suis assez séduite. Si vous avez d’autres suggestions, je suis preneuse !

D. H. Lawrence (1885-1930) est né à Eastwood, dans le nord de l’Angleterre. Le mariage de ses parents n’est pas heureux ; son père est mineur, sa mère (issue d’une classe supérieure) lui apprendra l’importance des études. C’est grâce à elle, dont il est très proche, qu’il peut suivre de bonnes écoles.
Après un premier travail dans les bureaux d’une fabrique de prothèses, il est maître assistant pendant cinq ans, ce qui lui permet d’économiser l’argent nécessaire à des études universitaires. A vingt-deux ans, diplômé, il devient professeur dans un lycée. En 1909, son amie Jessie envoie quelques uns de ses poèmes à un éditeur qui les publie, ainsi que son premier roman, The white peacock (1911), à condition que Lawrence quelques passages explicitement sexuels – ce qu’il accepte. Après une maladie en 1912, il renonce à l’enseignement, son second roman, The trespasser, est publié et il rencontre Frieda Weekly, la femme d’un professeur de Nottingham. Ils tombent amoureux et partent en Allemagne ; ils se marient en 1914.
Durant la première guerre mondiale, ils vivent entre Londres et les Cornouailles, devenant amis d’A. Huxley et K. Mansfield entre autres. Après Sons ans lovers, ce sont The rainbow (1915) et Women in love (1921) qui paraissent. La réputation de Lawrence est établie mais son travail continue d’être critiqué et censuré pour son traitement trop explicite de la sexualité. L’amant de Lady Chatterley paraît en Italie en 1928, puis l’année suivante à Paris en version intégrale mais continue d’être censuré en Grande-Bretagne où la version complète ne paraîtra qu’en 1961 !
Outre ses romans et poèmes, Lawrence a également écrit du théâtre, des nouvelles, des essais et des récits de voyage. Il peignait également.
Il meurt en 1930 d’une infection des poumons, à Vence (F).

(photo auteur : site web Modernism lab at Yale University)

Commentaires

Anonyme a dit…
J'ai entendu et lu beaucoup de bien sur ses récits de voyages mais je n'en ai pas encore lu.
maggie a dit…
Hélas, je ne connais pas encore son écriture car j'ai Lady chatterley depuis des années dans ma PAL et je ne l'ai toujours pas lu...
Perséphone a dit…
Je te conseille l'Amant de Lady Chatterley! C'est un roman très novateur et vraiment prenant.

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